Kinshasa : une performance artistique pour promouvoir la littérature locale

Jeudi 24 Octobre 2019 - 21:30

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Surprise dans les rues de Kinshasa en pleine performance artistique pour promouvoir la littérature, Soraya Odia, bloggeuse et passionnée de la lecture, nous éclaire sur ce projet. Entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Il y a quelques jours, vous avez été surprise vendant des livres dans les rues de Kinshasa. De quoi s'agit-il exactement ?

Soraya Odia (S.O.) : Il s’agit d’une performance artistique. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d'un projet que nous menons en collaboration avec le photographe Nizar Saleh afin de promouvoir la littérature. À travers ces images qui ont circulé sur les réseaux sociaux, nous avons voulu montrer que les livres peuvent faire partie de notre quotidien. Nous voulions les sortir des librairies et des bibliothèques pour les démystifier. C'est vrai qu'il existe déjà des vendeurs ambulants à Kinshasa, mais ce sont généralement des hommes. Donc, le choix d'une femme vendeuse du savoir dans les rues de cette capitale nous a semblé très juste pour mieux attirer l'attention du public sur notre projet et promouvoir la littérature en République démocratique du Congo (RDC).

L.D.B.C. : Vous dites que cela consiste à promouvoir le livre, donc la lecture. Pensez-vous qu'aujourd'hui, en Afrique, on lit de moins en moins ? 

S.O. : Le nombre de personnes qui s'intéressent à la littérature est faible, surtout à Kinshasa. Je pense que cela est dû au fait que notre culture est dominée par l'oralité. La meilleure manière pour arriver à remédier à cette situation, c'est de montrer aux Congolais que la littérature concerne tout le monde, qu'elle n'est pas réservée seulement à une certaine catégorie de gens. D'où le projet d'amener les livres dans les rues de Kinshasa. Alors, je me suis donnée la mission de susciter le goût de la lecture auprès de mes compatriotes. A cet effet, je suis membre de plusieurs structures qui font la promotion de la littérature dans la ville, notamment Ajeco dont je suis la chargée de communication, Aperoesie, Lipoposlam et Concert des mots. Je me considère comme une activiste littéraire et mon but est de valoriser la littérature en RDC.  L'effervescence qu'il y a eu autour de ces photos montre que j'y arrive petit à petit. Beaucoup de personnes m'ont écrit pour savoir où ils pouvaient se procurer des livres à Kinshasa. Tout ça montre qu'il y a une envie de lire qui ne demande qu'à être mieux nourrie et accompagnée.

L.D.B.C. : Outre cette initiative, qu'avez-vous déjà entrepris d'autre pour promouvoir le livre ?

S.O. : Avant ce projet artistique, j'ai créé en 2017 un blog littéraire qui s'intitule « Majuscaux, le blog littéraire congolais ». À travers ce blog, je parle des livres que je lis pour inciter les autres à la lecture et faire connaître les auteurs congolais que nombreux ignorent.

L.D.B.C. : Quelles sont les perspectives pour poursuivre cette initiative ?      

S.O. : Je viens de créer un club de lecture à Kinshasa en collaboration avec David Kayeye qui est un jeune passionné des livres comme moi. Sur Twitter, nous avons lancé un appel à adhésion au club qui a rencontré un grand engouement. Avant la fin de l'année, j'envisage de créer un e-book pour répertorier tous les endroits possibles où on peut trouver des livres à Kinshasa. Et j'aimerais mettre en place une bibliothèque ambulante dans les jours à venir.

Propos recueillis par Sage Bonazebi

Légendes et crédits photo : 

1- La jeune artiste en pleine performance dans les rues de Kinshasa; 2- Soraya Odia

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