Algérie : six candidats briguent la magistrature suprême

Lundi 14 Avril 2014 - 17:38

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Les Algériens iront aux urnes, le 17 avril, pour élire le nouveau chef de l’État. Six candidats sont en lice dont cinq hommes et une femme. Qui sont les prétendants à la présidence algérienne ?

Abdelaziz Bouteflika : Né en 1937 à Oujda au Maroc, le chef de l’État sortant d’Algérie brigue un quatrième mandat après 14 ans de règne. Ancien ministre de la Jeunesse et des Sports au sein du gouvernement de Ben Balla, Abdelaziz Bouteflika a également été ministre des Affaires étrangères en 1963. Il a occupé ces fonctions jusqu'en 1979. Il est de ceux qui ont soutenu le colonel Boumediène dans la déposition de Ben Balla en 1965. Exilé politique entre 1981 et 1989, il revient sur la scène politique à la faveur des conflits qui ont sévi en Algérie. Il accède pour la première fois à la magistrature suprême en 1999. Seul candidat, il obtient son premier mandat et met en place la "concorde civile" afin d'apaiser les tensions internes du pays. Il participe également à l'amélioration de l'économie algérienne et voit son mandat renouvelé en 2004, puis en 2009. Depuis quelques années, son état de santé est remis en cause. En 2013, il disparait plusieurs semaines de la scène politique en raison d'un accident vasculo-cérébral. À 77 ans, Abdelaziz Bouteflika n’entend pas lâcher prise.

Ali Benflis : Ancien chef du gouvernement entre août 2000 et mai 2003, Ali Benflis est considéré comme le principal rival du président sortant pour cette élection. À 69 ans, cet ancien magistrat qui s’était fait discret sur la scène politique depuis dix ans, pourrait avoir les épaules suffisantes pour prendre la tête d’El Mouradia, le siège de la présidence algérienne. Né à Batna, à plus de 400 kilomètres de la capitale algérienne, Ali Benflis est devenu juge après avoir obtenu une licence en droit à l’université d’Alger en 1968. Avocat et bâtonnier, il est parmi les co-fondateurs de la Ligue algérienne des droits de l’Homme en 1987. Il a également été ministre de la Justice jusqu’en 1991. Député du FLN (Front de libération nationale) en 1997, c’est lui qui avait dirigé la campagne présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika en 1999. Au sortir de ces élections, Ali Benflis occupe alors les postes de Secrétaire général puis chef de cabinet de la présidence de la République avant de devenir Premier ministre en 2000. Il est écarté en 2003 et se présente un an plus tard à l’élection présidentielle mais échoue devant Abdelaziz Bouteflika.

Moussa Touati : Candidat du Front national algérien (FNA), parti nationaliste conservateur qu’il préside, Moussa Touati est né en 1953, dans une famille marquée par la révolution algérienne. Son père est mort pendant la guerre d’Algérie en 1958. Après avoir obtenu son baccalauréat à Alger, Moussa Touati rejoint l’Armée nationale populaire (ANP) où il reçoit une formation spécialisée, en Syrie et en Libye. En 1978, il intègre le corps des douanes algériennes, puis se tourne vers la politique et participe à la création de l’Organisation nationale des enfants de Chouhada (une organisation nationaliste qui soutient les enfants des martyrs de la guerre d’Algérie). Désigné président du FNA qu’il fonde en 1999, il est « recalé » par le Conseil constitutionnel à la présidentielle de 2004. Sa candidature n’est pas à négliger.

Louisa Hanoune : Elle est la seule femme à figurer parmi les six prétendants à la présidentielle. Secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Louisa Hanoune est née en 1954 dans une famille d’origine modeste. Elle est la première fille de sa famille à faire des études supérieures. Après une licence de droit obtenue à l’Université de Annaba, à l’est du pays, elle entame une carrière de militante pendant les années 70, en pleine période post-indépendance. Après être passée par l’Organisation socialiste des travailleurs, un mouvement d’extrême-gauche clandestin, qui lui vaudra d’être emprisonnée pendant six mois en 1983, elle fonde en 1989 l’Association pour l’égalité devant la loi entre les hommes et les femmes, et lutte contre les inégalités inscrites dans le Code de la famille. Elle fait partie, la même année, des fondateurs du Parti des travailleurs (PT), dont elle devient la secrétaire générale. Élue députée en 1999, elle se présente pour la première fois à l’élection présidentielle en 2004 où elle obtient 1% des voix. Déterminée, elle se représente en 2009 où elle recueille un peu plus de 4% des voix.

Abdelaziz Belaid : Titulaire d’un doctorat de médecine et d’une licence en droit, Abdelaziz Belaid, qui militait dans l’Union nationale des étudiants algériens pendant sa jeunesse, adhère au FLN en 1986 et devient le plus jeune membre du comité central. Député de 1997 à 2007, il est élu secrétaire général de l’Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA). Suite à de nombreux désaccords avec la direction du FLN, Abdelaziz Belaid quitte le parti pour fonder avec des proches le Front El Moustakbal (FM) en février 2012. À 51 ans, il est le plus jeune candidat à se présenter à l’élection présidentielle de 2014.

Ali Fawzi Rebaine : C’est la troisième fois qu’Ali Fawzi Rebaine se présente à l’élection présidentielle. Issu d’une famille révolutionnaire, cet opticien est l’un des fondateurs de l’Association des fils et filles de Chouhada de la Wilaya d’Alger en février 1985, dont il a été le président jusqu’en 1990. En 1991, il fonde et devient Secrétaire général du parti AHD 54, qui possède deux élus au Parlement algérien. Réélu à plusieurs reprises à la tête du parti, il se présente pour la première fois aux élections présidentielles de 2004, puis en 2009 et en 2014.

Tiras Andang