Les immortelles chansons d’Afrique : « Merci maman » d’Alphonse Ntaloulou

Jeudi 5 Mars 2020 - 21:35

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Considérée comme matrice de la société, la femme est le centre autour duquel gravitent les chansonniers congolais. Seule, elle détient le monopole des compositions musicales qui garnissent la discographie de nos artistes. En ce mois de mars, dédié à la femme, nous disons merci à toutes ces femmes qui nous ont portés en leur sein à travers la chanson « merci maman ».

 « Merci maman » est un tube qui est compté parmi les classiques de la musique congolaise du xxe siècle. Son auteur, Alphonse Ntaloulou reste méconnu du public congolais et d’ailleurs.

Porté par la magnifique voix de Kosmos Moutouari, ce titre lumineux va connaitre un vaste succès au Congo car tout le monde va l’adopter pour louer les mérites des mères. « Maman je te remercie. Maman laisse-moi t’honorer pour tout ce que tu as fait et toutes les peines que tu t’es données pour moi ». C’est ce que relate le refrain de cette chanson. L’auteur reconnait la douleur qu’a endurée sa mère pendant neuf mois de grossesse et après l’accouchement. « Maintenant que je travaille, affirme-t-il, il m’incombe de prendre soin de toi. » Ce morceau recèle une limpidité mélodique et une fluidité rythmique assurées par la guitare solo de Gerry Gérard, l’accompagnement de Samba Mascot, la basse de Ntaloulou Alphonse et le saxophone de Nino Malapet. Ici les notes se chevauchent, les cordes torturées ou titillées se démènent dans de sublimes sensualités.  Les interactions entre le lead vocal et le chœur se marient allégrement pour le grand bonheur des mélomanes.     

Parue en 1968 et autoproduite par l’orchestre Les Bantous de la capitale sous le label « Beto Bantou », cette chanson est aujourd’hui un hymne à la gloire des mères.

Né le 28 décembre 1942 à Brazzaville, Alphonse Ntaloulou, dit Alfonso, est décédé le 18 décembre 2004 à Brazzaville, dix jours avant son soixante-deuxième anniversaire, après une période de maladie. Il intégra Les Bantous de la Capitale en septembre 1963 après avoir quitté l’orchestre Cercul Jazz. Virtuose de la guitare basse et auteur compositeur, Alfonso a laissé sa part d’héritage musicale à la postérité. Reste à la nouvelle vague des musiciens d’en prendre conscience. Alfonso a été enterré au cimetière privé "Ma Campagne", dans le premier arrondissement, Makélékélé, à Brazzaville.

Selon le musicographe Mfumu, Alphonse Ntaloulou fut aussi entraîneur de football (Kahunga, Seaco-Mercédès, Jeunesse sportive de Brazzaville (J.S.B.) et co-entraîneur adjoint des Diables-noirs, sous la férule de Mayanith et de Mounoundzi, entraîneurs titulaires.

Fréderic Mafina

Légendes et crédits photo : 

Alphonse Ntaloulou

Notification: 

Non