Covid-19 : le consul général du Congo à Guangzhou inquiet de la maltraitance des Africains

Samedi 11 Avril 2020 - 14:30

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Le consul général du Congo à Guangzhou, en Chine, Emmanuel Ebolo, a alerté le 10 avril, dans un courrier officiel, les autorités nationales des maltraitances que subissent les Africains résidant à Guangzhou, victimes des sévices sanitaires liés au coronavirus (Covid-19).

Dans une note d’information adressée à l’ambassadeur secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, Emmanuel Ebolo évoque ses maltraitances sous plusieurs formes dont le « refus de permettre aux africains en visite d’affaires à Guangzhou de loger dans les hôtels ; soumission des africains étudiants et hommes d’affaires au test obligatoire sur le Covid-19 ».

Perceptibles depuis le début de la semaine, ces maltraitances sont opérées par le bureau de la sécurité publique dans la province du Guangdong en général et dans la ville de Guangzhou en particulier. Le consul général avise la « soumission des Africains à une quarantaine de 14 jours malgré les résultats négatifs du test et malgré le fait qu’ils n’ont, entre temps, pas voyagé à l’étranger ».

Ces Africains, précise-t-il, « sont enfermés dans leurs appartements et les clés gardées par la police. N’ayant pas été prévenus, ils manquent de nourriture et d’eau ».

Plusieurs sévices sont alors constatés comme « l’expulsion de certains Africains de leurs appartements y compris même des diplomates ; la saisie des passeports par la police sans motif valable ; la restriction des mouvements des Africains à l’intérieur de la ville de Guangzhou et ses environs ; des visites improvisées de la police à des heures tardives de la nuit ».

Pour Emmanuel Ebolo et les consulats africains à Guangzhou de tels agissements sont perçus comme « un développement hostile contre les Africains » et considèrent ces actes de « discriminatoires à l’égard des ressortissants africains ».

Pour prévenir contre ces actes qui peuvent ternir l’image de la Chine en Afrique, et éviter que ces faits deviennent incontrôlables, le groupe des consuls généraux africains et le Bureau des affaires étrangères provincial se sont réunis le 10 avril. Plusieurs propositions ont découlé de cette réunion dont la « relaxe des Africains qui ont subi la quarantaine obligatoire de 14 jours, et ont été testés négatifs et obtenu le certificat de libération de la quarantaine centralisée et de l’observation médicale ».

Au cas où ces requêtes, une dizaine au total, ne trouvent pas d’effet immédiat, comme l’arrêt de la quarantaine supplémentaire, les consuls généraux africains, précise la note d’information, n’auront pas de choix que de procéder à « la notification des discriminatoires à l’égard des ressortissants africains en Chine auprès de la communauté internationale, la Cour internationale d’arbitrage, l'Organisation mondiale de la santé, Amnesty international, la Cour pénale internationale…

Les autorités chinoises justifient leur attitude par la recrudescence de la maladie dans la province de Guangdong en particulier et dans la Chine en général, expliquant que la plupart des malades sont des cas importés, parmi lesquels des Africains, souligne la note d’information.

« Elles nous ont fait part des efforts qu’elles fournissent pour sortir de la pandémie et ont sollicité notre compréhension et notre collaboration dans cette phase déterminante de l’éradication de la maladie. Elles se sont engagées à donner une issue favorable à nos sollicitations », a indiqué Emmanuel Ebolo.

Quentin Loubou

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