Transport public : les pouvoirs appelés à mettre fin au calvaire des Brazzavillois

Mercredi 3 Juin 2020 - 17:30

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Depuis le 16 mai dernier, date où le gouvernement a décidé de déconfiner la population, les Brazzavillois font face à des difficultés en matière de transport public. Les chauffeurs et receveurs de bus et mini bus s'adonnent à corps joie au phénomène de « demi- terrain », obligeant les passagers à débourser d'importantes sommes d'argent pour se déplacer d'un point à un autre.

Cette situation déplorable est observée aussi bien dans les quartiers périphériques qu'au centre de la ville. Les agents des administrations publiques et privées, les élèves en classe d'examen et d'autres usagers des transports en commun font les frais de cette pratique interdite par les pouvoirs publics.

Pour un trajet qui coûtait 150F (centre-ville-Talangaï ou Mikalou) par exemple, le passager est tenu de dépenser 300 ou 450FCFA à cause des demi-terrains qui se justifient d’après des chauffeurs, par le nombre de passagers imposé par le gouvernement, dans le cadre du respect des gestes barrières liés à la covid-19.

Les prix des bus qui font la navette entre « Trois Poteaux » à Massengo et Djiri sont passés à 200F au lieu de 150F tel que recommandé. Bref, ce phénomène est observé dans toute la ville.  

« Si on ne procède pas par les demi-terrains on ne s’en sortira pas avec nos patrons. En cas, de panne on risque d’être incapable de réparer le moyen », a confié un chauffeur de taxi-bus, qui fait payer 250F aux passagers en partance du rond-point Ebina pour le centre-ville.

Pour trouver une solution à cette situation dans laquelle la population paie les frais, le gouvernement a prévu d’organiser une table-ronde avec les syndicats des transporteurs.

Outre cette rencontre envisagée, le gouvernement devra aussi songer à augmenter l’offre au niveau de la société de transport public urbain (STPU). Communément appelé Mal-à-l’aise, ces bus commencent malheureusement à faire le jeu des demi- terrains.

Politesse

Beaucoup de receveurs et de chauffeurs se moquent éperdument de tout signe de politesse. Combien de fois avons-nous été victimes de leur mauvaise humeur ? Déborah, une habitante de Moukondo, explique sa récente altercation avec un receveur. « À peine ai-je eu le temps de m’asseoir et de m’assurer que mon fils de 5ans était confortablement assis, qu’il était déjà à mes côtés pour prendre l’argent. J’ai pris un peu de temps à fouiller l’argent vu qu’il était enfoui dans mon sac. Du coup, il s’est énervé et a commencé à m’insulter. C’était traumatisant. »

Lorsque ce n’est pas les receveurs, ce sont les chauffeurs qui s’y mettent. Beaucoup de passagers, surtout les femmes, se plaignent du fait que ceux-là n’hésitent pas à démarrer avant qu’elles ne s’asseyent.

Parfois les disputes éclatent parce que le passager paie avec un billet alors que le receveur dit ne pas avoir des pièces de monnaie. Malgré tous ces désagréments, les gens n’ont pas d’autres alternatives. Car, circuler en privé (taxi) dans un contexte où le pouvoir d’achat est un défi, constitue un luxe réservé à la classe plus ou moins aisée de la société.

      

Lopelle Mboussa Gassia

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