Sida : la baisse des infections pourrait être compromise par la covid-19

Jeudi 23 Juillet 2020 - 15:17

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Les mesures de confinement ont désorganisé les circuits d'approvisionnement des traitements antirétroviraux en Afrique.

Il y a eu des progrès certains dans la lutte contre le sida dans le monde au cours des dix dernières années. En 2019, il y a eu 1,7 million de nouvelles infections au VIH. Ce qui fait une baisse de 23% depuis 2010. Si les statistiques sont à la baisse, c'est à cause d'une diminution de 38% dans l'est et le sud de l'Afrique, a expliqué Winnie Byanyima, la directrice exécutive de l'Onusida. Il est vrai que les infections sont plutôt à la hausse dans plusieurs autres parties du monde, y compris dans la partie nord du continent africain, au Maghreb (+22%). C'est le cas aussi en Europe de l'Est et en Asie centrale où les infections atteignent des sommets (+72%). Des hausses également au Moyen-Orient (+22%) et en Amérique latine (+21%).

Des malades confinés sans accès aux traitements

Rien qu'en Afrique, on compte près de 26 millions de personnes vivant avec le VIH. 64% d'entre elles, soit 16 millions de personnes, étaient sous traitement antirétroviral en 2018. Certains ont vu leur traitement interrompu par les mesures de confinement dues à la pandémie de covid-19. Les services de lutte contre le VIH ont dû fermer, ou se sont retrouvés dans l'incapacité de fournir des traitements antirétroviraux, du fait de perturbations dans la chaîne d'approvisionnement. "Une interruption totale de traitement pendant six mois pourrait entraîner plus de 500 000 morts supplémentaires de maladies opportunistes liées au sida en Afrique subsaharienne en 2020-2021", prévient le rapport annuel de l'Onusida, qui tire la sonnette d'alarme.

La crainte d'une rupture de stocks d'antirétroviraux

Selon les statistiques de l'Onusida, deux-tiers des séropositifs dans le monde, soit quelque  25 millions sur 38, suivent désormais des traitements qui permettant de ne plus transmettre le virus du sida. C'est la plus forte proportion jamais atteinte et c'est dix fois plus qu'au milieu des années 2000. L'Onusida appelle à maintenir le libre accès aux traitements antirétroviraux aux personnes séropositives et à des prix abordables. Elle s'alarme des potentielles conséquences du confinement et des fermetures des frontières sur la production et la distribution des médicaments.

Des craintes partagées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont une récente enquête montre que soixante-treize pays s'attendent à une rupture de stocks d'antirétroviraux à cause de la pandémie du coronavirus. '' Nous ne pouvons pas laisser la pandémie de covid-19 détruire les progrès si chèrement acquis dans la réponse mondiale contre le sida'', a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS. 

Noël Ndong

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