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Le moins que l’on puisse dire …

Samedi 3 Octobre 2020 - 17:11

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Oui, le moins que l’on puisse dire dans le moment très particulier où le président Donald Trump et son épouse Melania se voient contraints d’entrer en quarantaine pour cause de coronavirus c’est bien que le monde entier – et pas seulement les Américains – se demande désormais où vont les Etats-Unis et ce qui peut se passer sur la scène politique américaine.

 

Survenant alors que la campagne électorale bat son plein, que le premier échange public entre l’actuel président et son challenger démocrate Joe Biden a été particulièrement brutal,  que l’Amérique de l’Oncle Sam est profondément divisée entre « supremacistes blancs » et tenants de l’égalité raciale, que les tensions entre les Etats-Unis et la Chine ne cessent de s’aggraver, que la pandémie provoquée par la Covid-19 suscite une crise économique et financière sans précédent,  cette mise à l’écart pour raison médicale du chef de l’Etat le plus puissant du globe provoque une inquiétude et suscite des incertitudes lourdes dont nul ne sait ce qui pourrait sortir.

 

Pour bien comprendre la gravité de ce qui se passe sous nos yeux, il faut avoir présent à l’esprit le fait que si le monde des humains est resté relativement stable depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale c’est d’abord et avant tout parce que les plus hautes autorités américaines, après avoir mis fin à ce conflit dévastateur, n’ont pas cessé de jouer sur la scène mondiale la carte de la paix, de la liberté, du progrès économique. Ce qui n’a pas empêché, bien sûr, de fortes tensions dont la « guerre froide » avec l’Union soviétique a été le point culminant, mais qui a toujours débouché sur des accords permettant d’éviter le pire : le pire c’est-à-dire un nouveau conflit mondial que l’humanité aurait payé au prix fort étant donné la sophistication croissante des matériels militaires dont disposent les grandes puissances.

 

La crise interne dans laquelle les Etats-Unis semblent plonger aujourd’hui affaiblit malheureusement de façon dramatique la Maison-Blanche et plus largement encore l’exécutif américain. Elle risque donc de pousser les adversaires de l’Amérique à avancer plus durement leurs pions sur la scène internationale en partant du principe que les dirigeants américains seront incapables de s’y opposer. Et l’on peut être certain que Vladimir Poutine, Xi Jinping et autre chefs d’Etat en quête de leadership sur la scène internationale mettront effectivement tout en œuvre dans les semaines à venir pour tirer un profit stratégique de l’affaiblissement des Etats-Unis qui semble se dessiner.

 

Soyons conscients que la paix mondiale repose plus que jamais sur l’équilibre des rapports de force entre les « Grands ». Si donc, par malheur, l’un d’entre eux vient à sombrer dans une crise interne qui affaiblit fortement  sa position stratégique sur l’échiquier mondial, l’on peut être certain que le risque d’affrontements directs ou indirects s’aggravera au-delà du raisonnable.

 

Dans le contexte très dangereux que constitue la mise à l’écart de Donald Trump, même si elle est temporaire, il importe au plus haut point que les Etats-Unis envoient des messages rassurants à la communauté internationale. La paix mondiale en dépend très directement.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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