L'association de roller de Pointe-Noire et du Kouilou en cours de création

Jeudi 25 Juillet 2013 - 13:02

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En prélude à la création de cette association et au tournoi inter-quartiers qui se déroulera en septembre, des patineurs se sont livrés à des démonstrations, le 22 juillet, sur l'avenue de Pékin, derrière l'école primaire 31-Décembre de l'arrondissement 3, Tié-Tié

Ils étaient une trentaine de patineurs venus des arrondissements 4, Loandjili, et 3, Tié-Tié, âgés de 7 à 24 ans, à présenter pendant plus de deux heures, devant un public enthousiaste et en majorité jeune, cascades et chorégraphies.

Depuis quelque temps, le roller prend de l’ampleur dans la ville océane, en particulier à Loandjili (où les jeunes se retrouvent souvent autour de l’hôpital général) et à Tié-Tié (où l’avenue de Pékin sert de lieu d’entraînement et de compétition). Volontaires et motivés, ces jeunes organisent eux-mêmes avec leur propre matériel des compétitions, sans soutien de mécènes ou de sponsors. Mais en l'absence d’aires appropriées, ils prennent beaucoup de risques en la pratiquant sur la chaussée réservée aux automobilistes. Ce qui a conduit Guy Edmond Loemba, maire de Tié-Tié, à interdire la pratique de cette discipline dans son arrondissement. 

« C'est pour protéger les enfants que j'ai interdit la pratique de cette activité dans l'arrondissement. J'invite les parents à s'associer à notre volonté de les protéger contre les accidents de toutes sortes. Tant que cela marche, c'est bien, mais le jour où il y a un accident, c'est la consternation pour toute la famille. Mieux vaut prévenir que guérir », a expliqué le maire.

Pour permettre aux pratiquants de mieux s'organiser et les aider à bénéficier d'un encadrement, Brant Lekwiss Malalou, jeune cadre de Tié-Tié, a engagé un projet d'association sportive des rollers de Pointe-Noire et du Kouilou. Évoquant les raisons de cette décision, il a expliqué : « Même si on leur interdit de s'entraîner ici, ils le feront ailleurs ou en cachette et c'est là qu'il y a le plus de dangers. Puisque c'est une passion pour eux, nous avons pensé les organiser en association pour leur inculquer les valeurs associatives et les faire bénéficier d'un encadrement adéquat. Apprendre dans les règles de l'art leur évitera de prendre des risques. »

L’initiative a été saluée par Daniel Mahoungou, président du CQ 301 de Tié-Tié, qui a confié : « L’encadrement des jeunes, c'est ce que nous souhaitions, car ils prennent des risques et c’est vraiment inquiétant. Ils vont jusqu'à s'agripper parfois aux voitures qui passent. » Cette démarche, d’après Daniel Mahoungou, doit être engagée en collaboration avec les parents. « Prenez contact avec les parents, faites en sorte que, tout en pratiquant leur activité, les enfants aillent à l'école ou apprennent des métiers et qu'ils respectent les heures et les programmes de leurs entraînements », a-t-il recommandé.

Mais une difficulté demeure, c'est le manque d’aires appropriées pour la pratique de cette discipline dans la ville. « Les regrouper ne suffit pas, il leur faut un site approprié. Les enfants doivent réellement être encadrés », a estimé le maire.

Pour remédier à ce problème, des parents ont proposé qu'en accord avec la mairie de l'arrondissement, un programme soit établi et que des zones soient sécurisées au moment des entraînements. « Il faut juste éviter les lundis et vendredis, où la circulation des voitures est intense », a suggéré Victor, père de famille, avant de poursuivre : « Dans le cas contraire, il faut que la mairie leur affecte un espace. »

La première suggestion n'a pas rencontré l'approbation du maire. Pour la deuxième, il a expliqué : « Pour l'instant, la mairie ne dispose pas d'espace qui convienne ». Aussi a-t-il lancé un appel à la population : « Si quelqu'un peut mettre les moyens, on peut aménager un site dans l'enceinte d'une école publique et construire des pistes où ils pourront s'entraîner après la fermeture des classes. Si on pouvait aussi mettre un site à leur disposition, ce serait aussi une bonne chose. »

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

En haut, les patineurs pendant les démonstrations. À droite, Brant Lekwiss Malalou (en veste) en compagnie des patineurs. © DR