Opinion

  • Réflexion

Alors l’espoir revint …

Lundi 26 Octobre 2020 - 11:16

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Ce que nous rappellera très opportunément, à partir de demain, la commémoration du quatre-vingtième anniversaire de la publication par le général de Gaulle du Manifeste de Brazzaville qui lança le 27 octobre 1940 le processus de libération de la France, c’est bien que dans la sphère humaine rien n’est jamais impossible. Et que, par conséquent, l’arme la plus forte, la plus sûre que l’homme détienne entre ses mains dans les moments tragiques où tout semble le condamner est bien l’espoir.

Souvenons-nous de ce qui s’est passé lorsqu’Adolf Hitler se lança à la conquête du Vieux continent en imposant aux peuples européens la loi de la violence, du rejet de l’autre, de l’antisémitisme, de la mort, le tout au nom d’une idéologie destructrice que rien ne semblait pouvoir arrêter. N’ayant pas vu venir la vague destructrice que le « nazisme » portait en lui depuis des années, les Etats européens, à commencer par la France qui occupait pourtant une place majeure dans cette partie du monde, se sont effondrés les uns après les autres. A l’exception, bien sûr, du Royaume-Uni qui, dès le départ, affirma avec force sa volonté de conjurer le mal et s’en donna les moyens.

Or voici qu’un homme, un Français, qui avait gravi l’un après l’autre les différents échelons de l’armée française et qui avait vécu dans sa jeunesse les terribles épreuves de la Première Guerre mondiale décida d’incarner l’espoir que son peuple attendait, espérait alors même que les armées allemandes envahissaient son territoire. S’étant rendu à Londres d’où il avait lancé son appel du 18 juin afin de rassembler autour de lui tous ceux et toutes celles qui rejetaient le joug nazi, il comprit que cet appel ne rassemblerait autour de lui les forces capables de libérer la France que s’il lui donnait un contenu concret. Et tout naturellement, ayant échoué dans un premier temps à convaincre l’Afrique occidentale de se rallier à ce noble projet, il se tourna vers l’Afrique centrale, vers le Bassin du Congo, qui manifestait de différentes façons sa volonté de le soutenir. Et c’est ainsi qu’au terme d’un périple de quelques jours il vint à Brazzaville pour donner vie à la résistance qu’il incarnait désormais.

La suite de cette belle et grande histoire sera rappelée deux jours durant cette semaine tout au long du colloque que le Congo, la France et la Fondation Charles de Gaulle organisent à Brazzaville, là même où la France s’organisa pour, trois années plus tard, retrouver sa liberté, sa grandeur. Et tout indique aujourd’hui que ces débats, ces échanges entre experts nous permettront de mieux comprendre comment s’est écrite cette grande page de l’Histoire dont les premières lignes furent tracées à Brazzaville.

Au-delà des conclusions qui surgiront de ce vaste débat public ce qui s’impose d’ores et déjà comme une évidence est bien le fait que l’espoir demeure la plus puissante, la plus sûre, la plus efficace des armes que détiennent les nations. L’espoir c’est-à-dire la volonté d’agir pour conjurer le mal, pour rendre aux vertus fondamentales de la communauté humaine que sont la liberté et la fraternité la place qui leur revient dans notre univers collectif, pour au final imposer le respect de l’autre.

Un rappel  fondé sur des faits historiques qui doit être adressé avec force à tous les peuples dans le moment comme celui que nous vivons où les vieux démons de la violence resurgissent au sein de la communauté mondiale.

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles