Afrique francophone/Covid-19 : renforcement des capacités régionales dans la lutte contre les stupéfiants

Vendredi 11 Décembre 2020 - 12:42

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Quarante-trois fonctionnaires chargés du contrôle des stupéfiants de 10 pays d'Afrique francophone suivent une formation délivrée par l'Organe international de contrôle des stupéfiants jusqu'au 14 décembre.

Il s'agit des fonctionnaires du Burkina Faso, du Cameroun, de la Centrafrique, de la RD Congo, du Congo, du Gabon, de la Guinée, du Maroc, du Niger, du Sénégal et du Togo. La formation vise à renforcer le respect des trois conventions internationales relatives au contrôle des drogues. Elle offre aux apprenants l’opportunité de renforcer leur capacité de suivi et de préparation des rapports statistiques pour les stupéfiants, les substances psychotropes et les précurseurs, ainsi que de l’utilisation du système international d’autorisation des importations et des exportations (I2ES) de l’organe.

Jallal Toufiq, membre de l'OICS, a rappelé l'importance de la coopération et de la collaboration des autorités nationales compétentes avec l'OICS «  pour assurer l’accès aux substances contrôlées à des fins médicales et scientifiques tout en prévenant leur détournement et leur mésusage ».

La formation INCB Learning et le renforcement des capacités régionales

Environ 120 fonctionnaires de 22 pays et territoires ont bénéficié des activités virtuelles de formation d’INCB Learning en 2020. Conformément aux mesures préventives liées à la pandémie de Covid-19, INCB Learning a offert cette troisième activité de renforcement des capacités régionales en ligne dans le cadre des efforts pour continuer de soutenir les États membres pendant la pandémie. Il fournit ainsi une assistance aux États membres dans leurs efforts pour assurer une disponibilité appropriée de substances placées sous contrôle international tout en prévenant leur abus et leur détournement vers des réseaux illicites.

Les trois principales conventions internationales relatives au contrôle des drogues sont la convention unique sur les stupéfiants de 1961, la convention sur les substances psychotropes 1971 et la convention des Nations unies de 1988 contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes.

Les conséquences négatives involontaires du système de contrôle des drogues

La principale conséquence involontaire du régime, tel qu’identifiée par l’OICS est le développement d’un marché noir massif de drogues illicites. La conséquence directe est le déplacement de la politique et des fonds de la santé publique vers l'application de la loi et la sécurité publique. Ce qui contrevient directement à l’objectif principal du régime tel que décrit dans le préambule de la Convention Unique de 1961 : « La santé physique et morale de l’humanité ».

Anand Grover, le rapporteur spécial des Nations unies sur la santé physique et mentale soulève la problématique qui consiste à savoir si l'approche actuelle de contrôle des drogues crée plus de mal que les préjudices qu'elle cherche à éviter. La criminalisation de l’usage des drogues, qui a été développée à l'origine pour dissuader de la consommation de drogues, a échoué. Au lieu de cela, cette criminalisation a perpétué des formes risquées de consommation de drogues tout en punissant de manière disproportionnée les consommateurs de drogues.

L'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest, voies d'acheminement pour les drogues

L'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest ne sont plus que des voies d’acheminement pour les drogues en Europe, mais aussi des destinations à part entière, 87% des opioïdes pharmaceutiques saisis dans le monde en 2018 l’ayant été en Afrique centrale, de l’Ouest et du Nord. Un chiffre en partie imputable à une hausse de la consommation « à des fins non médicales » de l’antidouleur Tramadol.

Un faisceau d’éléments mettent aussi en évidence que la cocaïne, l’héroïne, les méthamphétamines, l’éphédrine, le phénacétine et le cannabis sont désormais de plus en plus consommés par les habitants de régions qui n’étaient jusqu’à récemment que des plaques tournantes.  Les deux régions comptent plus de 34 millions de consommateurs de cannabis et 1,8 million de cocaïne, avec une différence majeure, c’est qu’à peine une personne sur 18 y bénéficie de traitements adéquats, contre une sur six dans le reste du monde.

Dans cette partie du continent déjà aux prises avec de nombreuses menaces sécuritaires, les liens entre terrorisme, stupéfiants illicites et d’autres formes de criminalité ne sont que trop évidents.  Au nord du Mali par exemple, une part significative des groupes armés dépend financièrement et logistiquement des flux générés par l’économie illégale et les trafics de drogue, détournant ainsi certains acteurs clés de la mise en œuvre de l’Accord de paix.

Conscient de la dimension internationale du fléau, le représentant américain aux Nations unies, a annoncé en septembre dernier un « appel global à agir contre le problème mondial des drogues », approuvé par plus de 130 pays. La CEDEAO a été saluée pour ses efforts régionaux en vue de lutter contre le trafic de stupéfiants, la criminalité organisée et la toxicomanie, dans le cadre de son Plan d’action contre les drogues 2016-2020.

Les trois conventions internationales relatives au contrôle des drogues sont : la convention unique sur les stupéfiants de 1961, la convention sur les substances psychotropes de 1971 et la convention des Nations unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988.

Noël Ndong

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