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Quand des mots méchants déchirent le tissu social !

Samedi 2 Janvier 2021 - 15:03

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Que ce soit en famille, que ce soit en politique, que ce soit dans les administrations, que ce soit dans les quartiers et blocs, que ce soit dans les villages, que ce soit lors des réunions et meetings de toute nature, les mots ont leur charge sémantique parfois agressive. Et quand cette charge sémantique est non courtoise, ces mots participeront bien au déchirement du tissu social.

Des mots qui diabolisent, qui noircissent, qui salissent, qui fâchent, qui mécontentent devraient en réalité être écartés dans toute sorte des causeries afin qu’ils soient éventuellement remplacés par ceux-là qui associent, autrement dit par des mots « doux ». Toute parole de nature incendiaire n’a jamais construit, en ce sens qu’elle est un bon facteur de destruction. Cela se vérifie aisément lors des tenues des conseils familiaux pendant des week-ends, les « nzonzi », c’est-à-dire les maîtres de cérémonie emploient le plus souvent des termes non agressifs pour faire passer des points même les plus difficiles à digérer. En le faisant, ils évitent ainsi des propos blessants qui sont de nature à semer la discorde. Ces conseils de familles-là, disons-le, qui suivent ces principes en utilisant des mots « doux » et « courtois » sont des vrais « espaces d’intégration sociale ».

Par contre, il n’est pas rare de voir que certaines retrouvailles d’ordre sportif des ligues, soit au niveau national, ou même sous-régional se terminer en queue de poisson à cause de la diabolisation ou de l’emploi abusif ou incontrôlé des mots méchants. Lors des rencontres internationales ou même au sein des plateformes politico-civiles, quand il y a l’usage des mots trop méchants et fâcheux, cela ne tarde pas à allumer le feu pour que les « gens » se regardent en chiens de faillance et l’essentiel est laissé de côté.

Que dire alors des meetings et rassemblements politiques ? Ils sont en réalité des moments importants pour voir dévoiler par des acteurs politiques des « projets politiques » qui structurent leurs visions programmatiques pour le destin d’un peuple. Alors, la chose devient regrettable lorsque, pour certains acteurs politiques, le « parler » en public lors de ces occasions se transforme en tribune d’insultes, d’intrigues, de diabolisation ou de dénigrements, ou d’appels à la violence qui est un « aveu » d’un déficit argumentaire politique.  Jamais on a vu un pays se transformer à travers des paroles « sales », « méchantes », « haineuses », « agressives » et « fielleuses ». Ces paroles-là discréditent le vivre ensemble tant recherché.

Au niveau des administrations, les spécialistes des ressources humaines ne cessent de rappeler au personnel que le climat interpersonnel devient de plus en plus un facteur déterminant du bon fonctionnement administratif en participant ainsi même au bon rendement administratif. Alors que constatons-nous dans certains services ? Il y a une « race » de personnel qui n’est là que pour des critiques injustifiées des autres avec des mots salissants, causant ainsi l’affaiblissement du lien socio-entrepreneurial, qui lui-même n’est pas loin de la déchéance d’une entité socio-économique.

Bref, le vivre ensemble que nous réclamons tous dans les ménages, dans les administrations, dans les organisations non gouvernementales, dans les associations civiles ou politiques, dans les lieux de cultes ne peut se réaliser avec l’usage des mots méchants. Evitons-les tous !

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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