Forêts tropicales : les pays appelés à sauvegarder la biodiversité

Mercredi 13 Janvier 2021 - 15:30

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La ville de Paris a abrité, le 12 janvier la quatrième édition du One Planet Summit dédiée aux enjeux de protection et de sauvegarde de la biodiversité.

 

Organisé par la France, les Nations unies et la Banque mondiale, le sommet sur la biodiversité a rassemblé des chefs d’Etat et de Gouvernement, des leaders d’organisation internationale, d’institution financière, des acteurs du secteur privé ainsi que d’ONG.

Quatre thèmes clés pour la préservation du vivant ont été choisis: la protection des écosystèmes terrestres et marins, la promotion de l’agroécologie, la mobilisation des financements pour la biodiversité, le lien entre déforestation, espèces et santé humaine. Des thèmes qui concernent aussi le Congo et ses problèmes de préservation des espaces naturels congolais ont été évoqués.

Des actes concrets ont été décidés autour des quatre thèmes du Sommet. Sur l’Agroécologie, plus de dix milliards d’euros seront nécessaires pour l’accélérateur de la Grande muraille verte au Sahel. 

L’accélérateur de la Grande muraille verte (GGW Accelerator) est une initiative multi-acteurs pour harmoniser et catalyser les efforts de l’ensemble des partenaires pour le développement de la bande soudano-sahélienne, par la diffusion des pratiques agroécologiques. Elle souhaite redonner un nouvel élan à cette ambitieuse initiative africaine, lancée dans les années 1980, pour verdir le Sahel. Les différents partenaires de l’initiative se sont engagés à mobiliser 14.3 milliards de dollars de financements internationaux dans les onze pays concernés d’ici à 2025.

Plus d’une centaine d’entreprises, regroupées autour de la charte IAM AFRICA (International Agroecological Movement for Africa) se sont engagées à contribuer à la mise en œuvre des objectifs de transition agro-écologique dans les pays de la GMV.

Une cinquantaine d’Etats mobilisés pour les airs protégés

En ce qui concerne la protection des écosystèmes terrestres et marins, plus d’une cinquantaine d’Etats ont été mobilisés pour la Méditerranée et le développement des aires protégées. 

Par ailleurs, la coalition de la Haute ambition pour la nature et les peuples, coprésidée par la France et le Costa Rica, entend créer les conditions politiques pour l’adoption d’une cible ambitieuse de protection de la nature dans le futur cadre mondial pour la biodiversité, qui doit être adopté par la Convention sur la diversité biologique en 2021. Cinquante Etats se sont engagés dans cette coalition pour protéger 30 % de la planète (terre et mer) d'ici à 2030.

La Coalition pour une mer Méditerranée exemplaire en 2030 sera lancée par l’Espagne, la France et la principauté de Monaco à l’occasion du One Planet Summit. L’initiative est construite autour de quatre engagements : développer un réseau d’aires protégées ; mettre fin à la surpêche ; lutter contre la pollution marine et mettre fin au plastique à usage unique ; verdir le transport maritime. Elle vise à remobiliser les Etats mais également les acteurs régionaux et locaux, la société civile et le secteur privé pour la préservation du bassin méditerranéen.

Sur la finance, il s’agit de mobiliser les entreprises, les gestionnaires d’actifs et les bailleurs publics pour la protection de la biodiversité.

L’Alliance pour l’investissement dans le capital naturel, annoncée par SAR le Prince de Galles lors de l’OPS, regroupera les acteurs de la finance qui souhaitent augmenter leurs investissements dans la restauration de la biodiversité. Ses fondateurs, HSBC Pollination Climate Asset Management, Lombard Odier et Moriva, ont pour objectif de mobiliser dix milliards de dollars pour la nature dans les deux prochaines années. 

La Taskforce on Nature-related Financial Disclosure (TNFD) est une initiative portée par des acteurs publics et privés, dont une cinquantaine d’institutions financières de premier rang soutenues notamment par les gouvernements britanniques et français. Elle élaborera un cadre de mesures, risques, impacts et bénéfices des activités économiques en matière de biodiversité, pour pouvoir établir des cadres de transparence pour les entreprises et les institutions financières. 

En effet, la Coalition pour la convergence des financements en faveur du climat et de la biodiversité souhaite construire davantage de synergies entre action climatique et préservation de la biosphère. Ses membres travailleront à accroître la part de leurs financements en faveur du climat bénéficiant également à la biodiversité, pour atteindre au moins 30 % à l’horizon 2030.

S’agissant de la protection des forêts, des espèces et de la santé humaine, l’initiative PREZODE (PREventing ZOonotic Diseases Emergence) mettra en place une coopération inédite à l’échelle internationale entre les acteurs de la recherche et les réseaux de vigilance sanitaire pour la prévention de nouvelles pandémies issues de réservoirs animaux.

Les participants à la concertation se sont dits prêts à accélérer l’action internationale en faveur de la nature et à prendre des engagements concrets pour lutter contre la perte de la biodiversité.

 

Yvette Reine Nzaba

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