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Vendredi 15 Janvier 2021 - 9:58

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Ce que démontrent de façon pour le moins accablante les violences qui accompagnent le départ du président Donald Trump est le fait que le système démocratique américain n’a finalement rien d’exemplaire. Loin d’être un modèle pour le reste du monde comme le prétendent depuis des décennies les dirigeants des Etats-Unis, il fait apparaître aujourd’hui des failles que le peuple américain fera bien de corriger rapidement s’il veut continuer d’être pris au sérieux par la communauté mondiale dans son ensemble.

Au-delà de l’incroyable complexité du système qui gouverne les cinquante Etats de l’Union et qui permit en 2016 à Donald Trump de s’installer à la Maison Blanche grâce aux « grands électeurs » alors même qu’il avait rassemblé nettement moins de voix – 3 millions – que son adversaire, Hillary Clinton, l’assaut lancé le 6 janvier contre le Capitole, à Washington, par ses partisans surarmés a démontré que le pire peut se produire à tout moment et fissurer profondément la gouvernance fédérale. En témoigne, au-delà des images d’une extrême violence qui courent en continu sur les réseaux sociaux, le fait que les forces armées américaines sont dès à présent mobilisées pour faire en sorte que la prestation de serment de Joe Biden, le 20 janvier, ne sombre pas dans le chaos.

Même s’ils n’en ont visiblement pas encore pris conscience les nouveaux dirigeants américains, mais également les dirigeants des Etats occidentaux, qui affichent eux aussi depuis la fin de la deuxième guerre mondiale leur mode de gouvernance comme un modèle dont doivent s’inspirer, que doivent copier les pays dits « émergents », feraient bien de prendre la mesure de la leçon planétaire que porte en elle l’élection du nouveau président américain. Alors qu’ils ne cessent de dénoncer les régimes dits « autoritaires », « autocratiques » de la Chine, de la Russie et autres superpuissances ils voient, en effet, leur principal allié confronté à un désordre institutionnel infiniment dangereux.

Comprenons-nous bien pour conclure provisoirement sur le sujet : le système démocratique qui s’impose peu à peu sur toute la surface du globe et dans toute la communauté humaine est sans aucun doute le moins mauvais, le plus sage dont l’homme ait su se doter dans les temps modernes ; mais il ne met pas les peuples qui l’adoptent à l’abri des dérives en tout genre que commettent les tenants de la force, de la violence, de l’extrémisme présents partout dans le monde. Ce qui se déroule actuellement aux Etats-Unis en apporte la preuve, ce qui doit inciter chacun de nous à être plus vigilant, plus attentif, plus prudent que jamais.

Les Dépêches de Brazzaville

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