Quelles priorités pour le président Joe Biden ?

S’il est trop tôt pour écrire que la présidence de Joe Biden verra s’apaiser les tensions dangereuses qui ont marqué celle de son prédécesseur, l’imprévisible Donald Trump, il ne l’est pas pour dire que les feux se mettent l’un après l’autre au vert sur la voie mondiale en raison de la prudence, de la sagesse, dont fait preuve le nouveau locataire du Bureau ovale de la Maison Blanche.

Certes, rien n’est encore joué sur la scène stratégique et le pire peut encore sortir des conflits plus ou moins larvés qui opposent les grandes puissances dans plusieurs régions du monde, mais le fait que les Etats-Unis aient annoncé ces derniers jours leur accord sur la prolongation pour cinq ans du Traité New Sart conclu avec la Russie afin de limiter les armes nucléaires et leur retour dans l’Accord de Paris sur la lutte contre le dérèglement climatique donne à penser, ou plutôt à espérer, que la sagesse va enfin l’emporter sur les illusions que générait ces dernières années la surpuissance quelque peu théorique de l’Oncle Sam.

Dans la liste des conflits et des incompréhensions que Joe Biden va devoir s’employer à prévenir et à corriger dès le début de son mandat présidentiel, il en est au moins cinq qui figurent en bonne place dans la préservation de la paix mondiale. Les voici résumées de façon certes très sommaire mais suffisamment claire pour affirmer le rôle pacifique que compte jouer le nouveau président américain sur la scène mondiale.

1. Faire en sorte que le Proche et le Moyen-Orient ne s’enflamment pas en raison du  conflit déjà ouvert qui oppose l’Iran, Israël et les pays arabes du golfe Persique à propos de la détention de l’arme nucléaire.
2. Mettre tout en œuvre pour que la crise qui dévaste la Libye depuis l’assassinat organisé par les puissances occidentales du « Guide » Mouammar Kadhafi et qui s’étend dans toute la région du Sahel trouve rapidement une issue pacifique.
3. Eviter que les forces navales chinoises et américaines s’affrontent dans la Mer de Chine du Sud et, plus dangereusement encore, dans les eaux qui entourent plus au nord l’île indépendante de Taïwan.
4. Œuvrer pour que la prolongation du Traité New Start signé entre Washington et Moscou permette à toutes les puissances nucléaires de conclure des accords durables dans le domaine de la réduction des armes de destruction massive.
5. Restaurer les relations de confiance entre l’Europe et les Etats-Unis qui ont été fortement ébranlées par la politique de l’ « America first », autrement dit du repli sur soi que Donald Trump avait inscrit en tête de ses objectifs stratégiques.

Le nouveau président des Etats-Unis s’étant entouré de femmes et d’hommes qui connaissent parfaitement ces questions et qui ont démontré leur prudence tout au long de leur carrière, il y a aujourd’hui de fortes chances pour que la décennie dont nous vivons le début soit marquée par une approche plus sage et mieux coordonnée des relations entre les grandes puissances. Les mois et les années à venir diront si cette analyse est juste ou si elle relève simplement de l’illusion.

A suivre donc de près !