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L'Amérique de Biden

Samedi 13 Février 2021 - 17:50

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America is back, l’Amérique est de retour, voilà un discours que le nouveau président des États-Unis n’a pas prononcé au hasard. Question : le monde va-t-il mieux se porter sous l’administration américaine de Joe Biden qu’il ne l’a été sous celle de son prédécesseur Donald Trump ? Quelques semaines après l’entrée en fonction du démocrate et le départ du républicain, dans une ambiance assez chaotique, il peut être intéressant d’observer comment les choses bougent outre-Atlantique.

Durant les quatre années qu’il a passées à la Maison Blanche, Donald Trump a marqué les esprits par son style tout à fait particulier. On peut lui attribuer un penchant renouvelé pour la provocation, l’improvisation et la remontrance. Ses admirateurs l’aimaient pour ses bravades, tellement qu’ils n’ont pas hésité, le 6 janvier, suivant son speech, à envahir et briser portes et fenêtres en verre du Capitole, siège du parlement et symbole de la légalité au pays de l’Oncle Sam.

Donald Trump avait beaucoup investi dans la rhétorique glorieuse de rendre à l’Amérique sa gloire d’antan qu’il a fini par inquiéter ses alliés traditionnels en Europe et s’aliéner le capital-confiance que ces derniers ont toujours eu envers les chefs successifs de l’exécutif américain. Sa présidence a aussi fait planer sur le monde la peur qu’à tout moment quelque chose d’inattendu pouvait se produire au détriment de la stabilité en cours depuis la fin de la guerre froide. Les quatre dernières années, la tension continuelle avec l’Iran a entretenu la crainte d’une crise mondiale aux conséquences imprévisibles.

Dans une large mesure, l’arrivée au pouvoir de Joe Biden a ramené les débats sur les grands sujets transversaux à leur train-train habituel. Il est ainsi devenu convenable d’admettre par exemple que la pandémie de Covid-19 existe bel et bien, qu’en même temps que les experts s’activent à en connaitre l’origine exacte, l’observation des mesures barrières et l’approbation des vaccins doivent aider les nations et les continents à mieux se parler. Il est aussi devenu normal de partager la préoccupation planétaire sur le changement climatique.

Par contre, il ne faut pas perdre de vue qu’une nation comme les Etats-Unis possède des intérêts inaliénables. Quelle que soit la couleur sous laquelle ils accèdent au pouvoir, démocrate ou républicain, les dirigeants gardent en tête que l’Amérique doit par tous les moyens conserver son rang de première puissance mondiale. Une telle approche ne se construit que si en face une autre puissance concurrente exprime peu ou prou les mêmes ambitions afin d’entretenir le mythe de la domination et de la confrontation.

Dans ce qui vient d’être indiqué supra, la Chine, ou encore la Russie, sont deux pays que la nouvelle administration américaine peut regarder avec beaucoup d’attention. Reprenons ci-dessous le propos du président chinois, Xi Jinping, prononcé à l’endroit du nouvel occupant du Bureau ovale de la Maison Blanche : « Bâtir des clans ou déclencher une nouvelle guerre froide, rejeter, menacer ou intimider les autres (…) ne fera que pousser le monde dans la division et même la confrontation ».

Joe Biden s’était intéressé de près à la situation à Hong Kong et au dossier des Ouïghours lors d’un long échange téléphonique, le 10 février avec son homologue chinois. A la vérité les sujets qui opposent Beijing et Washington sont aussi d’ordre stratégique. Pour dire que l’on pourrait assister entre les deux géants à un long exercice d’accusations réciproques comme legs de l’administration Trump.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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