Lire ou relire : Mélodie des larmes de Prince Arnie Matoko

Vendredi 12 Mars 2021 - 12:48

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Ce recueil de poèmes, publié aux éditions Chapitre.com et préfacé par Pierre Ntsemou, présente de manière sublime les complaintes d’un jeune africain sensible aux maux de son pays et de son continent.

Six parties composent ce livre poétique. La première est consacrée sur l’Afrique. Dix poèmes en effet peignent les déboires et espoirs des filles et fils de ce continent que le poète invite à se détacher « des chaînes de la haine » et « des fers de guerres » qui le paupérisent et le défigurent. Tant d’océans de malheurs y sont causés depuis des lustres « pour quelques gouttes de miel », s’indigne le poète.

La deuxième partie compte quinze « poèmes divers » écrits dans la même veine, dénonçant l’errance et l’exil forcé des enfants d’Afrique, les ravages du sida, le calvaire des Noirs opprimés et esclavagés, les deuils historiques de Brazzaville la capitale, les guerres, les divisions et divers autres maux, le tout dans un langage fort imagé. 

La troisième partie « Sur la mer » et la quatrième « A ma mère » révèlent à travers dix-neuf poèmes la sublimité et les qualités poétiques de la plume de Prince Arnie Matoko. Sur les traces des poètes natifs de Pointe-Noire, ville océane, comme Tati-Loutard, Tchicaya U Tam’Si, Marie-Léontine Tsibinda, l’auteur fait un parallélisme entre la mer et sa mère, sources et réceptacles de vies, de souffrances et consolations, de larmes de nostalgie et de gratitude.

Les deux dernières parties du livre portent consécutivement « sur le pays » et « sur l’enfance et la jeunesse », avec vingt poèmes. Pour le pays, malgré une peinture lugubre et tragique, le poète aspire à l’ambiance fraternelle et joyeuse d’antan avant les crises politiques ayant décimé une marée d’innocents. Ce qui lui fait regretter une enfance qui ressemblait à  un temps paradisiaque, marquée par la candeur et le bonheur.  

Dévoilant ainsi par quelques intrusions les raisons qui lui poussent à écrire, comme dans cet extrait du poème « Solitude » : « Car je veux que cesse ce chant/ Des pieds menottés/ Des mains abattues/ Des cœurs corrompus/ Des esprits lessivés/ Car il est temps que règne la justice pour tous/ La paix pour tous/ La joie pour tous/ Comme aux premiers jours du monde naissant. »

Né à Pointe-Noire le 5 juin 1982, Prince Arnie Matoko est titulaire d’un Master en droit public en 2009 et diplômé de l’ENAM en 2013. Exerçant actuellement comme magistrat, il a conservé sa passion de l’écriture depuis le secondaire, en publiant plusieurs ouvrages.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Photo: Visuel du livre

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