Transport aérien/Covid-19 : une reprise plus lente que prévue en 2021

Mercredi 17 Mars 2021 - 10:57

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Des tests et certificats sanitaires numériques ont été mis à l'essai chez Air France, Rwandair, Qatar airways, ou Copa airlines entre autres, pour planifier un plan de déconfinement graduel.

Des normes mondiales pour des tests et applications mobiles avec « enregistrement retroactif de ceux qui ont déjà été vaccinés » ont été mis en place pour préparer la reprise des vols. Mais les résultats frauduleux de tests Covid-19 s'avèrent être un problème. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et l'OCDE travaillent sur les normes.

Le défi est grand. « Nous avons besoin d’une conclusion rapide de la part des autorités compétentes sur le fait que l’industrie peut planifier», a déclaré le patron de l'Assocation internationale du transport aérien (IATA), Alexandre de Juniac. Avant d'ajouter : « avec de bonnes nouvelles sur les vaccins et l’augmentation de la capacité de test, il y a une faible lueur au bout du tunnel. Il est donc temps de demander aux gouvernements leur plan de redémarrage et d’offrir à l’industrie tout soutien qui pourrait aider ».

Du coup l'IATA a revu à la baisse ses prévisions de trafic, qui dans le pire scénario ne dépassera pas 33% des niveaux de 2019, et de santé financière pour les compagnies aériennes qui resteront dans le rouge cette année. Déjà pessimiste en automne, les analyses de l'IATA, pour 2021 sont de nouveau en baisse, suite au recul des réservations durant le 1er trimestre, en raison des restrictions de voyage liées à la pandémie de Covid-19. « Il est déjà clair que le premier semestre 2021 sera pire que prévu. En effet, les gouvernements ont resserré les restrictions de voyage, en réponse aux nouvelles variantes de la Covid-19 », souligne l’IATA. Les réservations à terme pour l’été « sont actuellement 78% inférieures aux niveaux de février 2019 », poursuit l’IATA, qui avait enregistré l’année dernière une chute de 66% du trafic aérien mondial et prévoyait un retour à environ 50% du trafic connu avant la crise sanitaire.

Quelques scénarii

1- Optimiste : Il verrait des restrictions de voyage progressivement levées, une fois que les populations vulnérables des économies développées ont été vaccinées, mais seulement à temps pour faciliter une demande tiède pendant la haute saison estivale. Dans ce cas, la demande 2021 représenterait 38% des niveaux de 2019. Les compagnies aériennes brûleraient 75 milliards $ de trésorerie sur l’année. Mais la consommation de trésorerie de 7 milliards $ au 4e trimestre serait améliorée par rapport à une consommation de trésorerie prévue de 33 milliards $ au 1er trimestre.

2- Pessimiste : Ce scénario verrait les compagnies aériennes brûler 95 milliards $ sur l’année. Il y aurait une tendance à l’amélioration de la consommation de trésorerie, de 33 milliards $ au 1er trimestre à 16 milliards $ 4e trimestre. Le moteur de ce scénario serait que les gouvernements maintiennent d’importantes restrictions de voyage pendant l'été des voyages dans le nord. Dans ce cas, la demande 2021 ne représenterait que 33% des niveaux de 2019.

Les compagnies aériennes ne devraient pas être « cash-positive » avant 2022, alors que les prévisions précédentes évoquaient le 4e trimestre 2021, alors qu’il évoquait, il y a un mois, « le bout du tunnel ». Alexandre de Juniac expliquait que les gouvernements ayant resserré les restrictions aux frontières. Une industrie du transport aérien qui fonctionne peut éventuellement dynamiser la reprise économique post-Covid-19. « Si les gouvernements sont incapables d’ouvrir leurs frontières, nous aurons besoin qu’ils ouvrent leurs portefeuilles avec une aide financière pour maintenir la viabilité des compagnies aériennes », a-t-il déclaré.

 

Noël Ndong

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