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Où est la loi interdisant les mineurs de fréquenter les bars ?

Samedi 27 Mars 2021 - 14:53

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Il est clairement établi que l’âge de la majorité dans notre pays est arrêté à 18 ans. La personne qui franchit cette étape est supposée avoir une certaine jugeote des actions qu’elle pose. Elle a quitté la période trouble de l’adolescence. Et les actes qu’elle est appelée à poser doivent être autorisés par les textes et lois de la République, sinon c’est de la déviance consciente. 

Alors d’où vient-il que des mineurs et gamins continuent de fréquenter des débits de boissons et autres lieux où coule de la bière à gogo au vu et au su de tout le monde ? Réponse immédiate : les lois et textes qui interdisent ces comportements seraient en train de tomber en désuétude ou tout au moins, ils ne sont pas appliqués. Et pourtant l’interdiction de fréquenter, les salles de cinéma, les débits de boissons et dancing par les mineurs ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’elle trouve son fondement dans la loi n°60-18 du 16 janvier 1960 tendant à protéger la moralité de la jeunesse congolaise et à travers le décret n°60-95 du 3 mars 1960 réglementant la fréquentation des débits de boisson et dancing par des enfants.

Le plus souvent, la résurrection de ces vieux textes et la prise d’autres circulaires n’arrivent qu’à la veille des fêtes où la force de l’ordre essaie de rappeler à l’ordre des parents qui laisseraient leurs enfants fréquenter ces milieux. Ainsi, à la veille des fêtes, il est strictement interdit aux parents de fréquenter des bars, buvettes, night-clubs et autres lieux de consommation d’alcool avec leurs enfants mineurs ou même de laisser des enfants aller là-bas tout seuls. Une fois, ces moments passés, la chose revient aux galops. Le constat est là, et cela se passe dans toutes nos grandes villes et communautés urbaines.

Laisser ces actions se pérenniser dans le temps sans les combattre, ce serait aussi allé à l’encontre de la loi N° 4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo. C’est aussi cela, une forme de non-assistance à personne en danger, car ces lieux de boissons sont un danger permanent pour ces mineurs. Et quand ces mineurs sont interrogés pour ce comportement blâmable, tous ont tendance à donner la même réponse. C’est une façon pour eux de paraître et de voir « clair ». Tous ne se soucient pas de leur présence dans ces lieux, car « il faut sortir et boire avec les autres », disent-ils. Où est donc la force de l’ordre pour des mesures dissuasives ?Ce billet d’humeur soulève là un vrai problème qui engage à la fois des tenanciers et gestionnaires de ces lieux qui laissent faire y compris la faiblesse des textes et lois de la République qui, pourtant, interdisent ces comportements.

Non, l'exploitant d'un débit de boissons ne doit ni vendre ni offrir gratuitement de l'alcool à un mineur, le faire c’est encourir une peine. Oui, le commerçant peut exiger un justificatif d'âge à l’enfant afin qu’il prouve sa majorité. Non, un mineur ne peut être employé ou faire un stage dans un débit de boissons comme ce qui se passe au vu et au su de tous maintenant. Ceci étant, pourquoi n’élaborons-nous pas un guide des tenanciers des bars qui traiterait surtout de ces questions, puisqu’il y a trop de laisser-aller de la part de ces tenanciers qui ne voient que le côté lucratif. Affaire à suivre !

 

 

 

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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