Industrialisation : le plan national passe avec succès la première étape

Lundi 29 Mars 2021 - 19:14

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Les experts tant des ministères sectoriels concernés que de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) ont procédé à sa validation le vendredi dernier. La route est désormais toute ouverte pour l’adoption finale par le gouvernement du Plan qui permettra au pays de promouvoir la diversification de l’économie nationale.

Sur les 525 entreprises industrielles existantes, la RDC rêve de passer à mille d’ici à 2023. Bien encadré, le secteur industriel devrait générer environ 5 milliards de dollars américains de PIB au cours des prochaines années. Pour y parvenir, le pays va très bientôt disposer de son premier plan national d’industrialisation après la validation des experts le 26 mars 2021. Pour les étapes restantes, il y a l’adoption par le gouvernement sortant en conseil des ministres avant une mise en œuvre effective. Toutefois, la vision du ministère de l’Industrie est d’en faire un précieux sujet de débat au niveau continental, entre les chefs d’État. En effet, l’industrialisation d’un pays aussi vaste que la RDC offre des opportunités qui dépassent les frontières nationales.

Au sujet du plan en question, l’objectif recherché est d’engager pleinement le pays dans la voie de la diversification. L’expérience montre que les économies africaines les plus stables de la région ne sont pas toujours celles qui disposent des matières premières. « Les pays non miniers ont des budgets conséquents. Le secret est la diversification de leurs économies », a fait remarquer le ministre de l’Industrie, Julien Paluku. En l’espace de 60 ans, le pays a reculé dans bien des domaines stratégiques. Parmi eux, il y a bien sûr l’agriculture. « Les exportations des produits alimentaires étaient supérieures jusqu’en 1975. Aujourd’hui, elles ont baissé. Il faut changer de modèle, en créant des entreprises qui vont axer leurs activités sur les produits locaux afin de susciter une concurrence sur le marché international », a affirmé un expert, Jean Baptiste Ntagoma. Toutefois les plus grandes contraintes à surmonter restent le déficit énergétique, le manque d’infrastructures et le faible financement.

Dans une Afrique qui laisse tomber progressivement ses barrières, notamment dans le cadre de Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf), la RDC va tirer un avantage certain de l’appropriation du projet par d’autres dirigeants de la région. L’objectif à terme est de briser l’isolement de l’Afrique. « Si ce plan est adopté en conseil des ministres dans les jours qui viennent, nous pourrions demander que le président de la République convoque un sommet des chefs d’État sur l’industrialisation de l’Afrique. Avec l’avènement de la Zlecaf, nous devons industrialiser notre continent. Pour l’heure, les échanges entre nous sont pauvres », a déploré Julien Paluku.

Cette référence au continent africain n’est pas un simple vœu pieu pour la RDC. Les chiffres disponibles font observer que la Zlecaf pourrait booster les échanges intra-africains qui se situent à peine à 7 %. De plus, il est établi que les pays africains commercent plus avec d’autres continents, une situation du reste paradoxale. Ce débat est d’autant plus crucial que le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, assure la présidence de l’Union africaine.

Laurent Essolomwa

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