Finances publiques : une augmentation de plus de mille personnes à charge du Trésor public

Jeudi 1 Avril 2021 - 18:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Selon ces révélations de l’Observatoire de la dépense publique (Odép), les dépenses du cabinet de janvier et février sont en dépassement de 113%.

Le document dont la signature est attribuée au directeur exécutif de l’Odép, Pius Mbwess, alerte sur des situations mettant en péril les finances publiques de la République démocratique du Congo (RDC). Ce communiqué de presse renseigne, en effet, qu’il y a eu une augmentation de 1081 du personnel à charge du Trésor public à la Présidence de la République, au niveau du cabinet du chef de l’Etat. Aussi, ce document révèle-t-il qu’« entre janvier et février, elle (la présidence :Ndlr) a dépensé 29,2 millions de dollars américains (USD), en dépassement de 113% ».

Le pays peine à mobiliser les recettes

Ce document de l’Odép relève également que « depuis la fin de la coalition FCC-Cach, la RDC totalise quatre mois sans conseil des ministres ». Ce qui a notamment comme conséquence, la difficulté, pour le pays, de mobiliser les recettes prévues dans le budget. « Le gouvernement est démissionnaire, aucune orientation de l’action gouvernementale, tous les investissements sont à l’arrêt. Le pays peine à mobiliser les recettes publiques projetées dans la loi de finances de 2021. Depuis janvier un déficit mensuel de quatorze millions USD est enregistré. L’Etat mobilise à peine 530,6 milliards de francs congolais (CDF) (256 millions USD), avec des dépenses d’environ 560,1 milliards CDF (270 millions USD) par mois, sur une trajectoire prévisionnelle de 546 millions USD », déplore l’Odép.

Il n’y a aucun suivi. Les régies financières et les services d’assiettes, dénonce cette structure, travaillent comme des électrons libres. La situation se justifiant, selon l’organisation, par le fait que les ministres censés mettre en œuvre les mesures d’encadrement des recettes sont démissionnaires. Et de noter qu’aucune réforme fiscale n’est envisagée depuis 2019. « Avec ce tableau sombre, la RDC ne peut pas prétendre mobiliser plus de 3,5 milliards USD, cette année. Le gouvernement a recours aux réserves de change pour payer certains besoins. L’opération des bons du Trésor, censée couvrir le déficit budgétaire, n’apporte plus grand chose, faute des soumissionnaires. Tout se passe dans un contexte politique délétère », regrette l’organisation spécialisée dans le contrôle citoyen des finances publiques du pays.

L’Odép dénonce qu’aujourd’hui, les actes soient posés avec l'autorisation du directeur de cabinet du président de la République, en violation de la loi relative aux finances publiques, qui ne le reconnaît pas comme acteur du circuit de la dépense publique. « Tantôt, c’est lui ou l’Inspection générale des finances, qui donne son avis avant tout paiement. Quel est alors le rôle des contrôleurs budgétaires ? On ne comprend pas et c’est l’anarchie, qui est entretenue », fustige-t-il dans ce communiqué dans lequel cette structure note également que 2,5 milliards USD de recettes fiscales seront utilisés pour les rémunérations comme en 2020.

Lucien Dianzenza

Notification: 

Non