Chronique : le problème des financements climatiques

Vendredi 2 Avril 2021 - 12:38

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Lorsqu’on parle de climat et d’environnement, l’une des questions que l’on se pose généralement en Afrique est de savoir si le continent peut facilement accéder aux financements climatiques à l’échelle requise ?

A cette question, une réponse positive peut-être apportée, même s’il reste encore un long chemin à parcourir pour accéder à davantage de ressources. Ce que l’on ne dit pas assez lorsqu’on parle de financement climatique, c’est que l’Afrique est un pionnier de l’accès direct, une approche qui permet aux institutions nationales des pays en développement, y compris les gouvernements, les ONG et les organisations privées, d’accéder a la finance climat, sans passer par les intermédiaires traditionnels tels que les agences des Nations unies ou les banques multilatérales de développement.

L’accès direct aux ressources des fonds du climat est une opportunité formidable qui permet de renforcer les capacités et de démontrer que l’Afrique peut atteindre les normes internationales les plus élevées. Selon de nombreux experts, la bonne démarche à suivre pour cela serait avant tout de présenter la demande d’accréditation des entités nationales, de faire un état des lieux, d’identifier les lacunes et d’élaborer un schéma directeur du processus d’accréditation. 

Une fois accrédité, le prochain obstacle consiste à développer et à exécuter des projets percutants qui rendent les populations plus résilientes au changement climatique. Les organisations de la société civile jouent un rôle important dans la conception, l’exécution, le suivi et l’évaluation des projets car elles sont souvent mieux placées pour combler le fossé entre les exigences des fonds internationaux et les besoins et aspirations des communautés locales les plus touchées par le changement climatique.

Au niveau des institutions telles que la Banque africaine de développement par exemple, le Fonds pour les changements climatiques en Afrique répond régulièrement à l’appel à l’action. Au cours des quatre dernières années, ce fonds a aidé les institutions africaines à accéder au financement international pour le climat et à tirer plusieurs leçons. Aujourd’hui, les pays africains ont particulièrement besoin de capitaux pour pouvoir s’adapter aux effets du changement climatique et prendre part à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le changement climatique ajoute un caractère d’urgence aux besoins en capitaux existant, que ce soit en matière d’infrastructure, d’agriculture, de santé et d’éducation. La ratification de l’Accord de Paris à l’issue des négociations sur le climat à la COP21 prévoyait ce type d’investissement. Les pays développés s’étaient ainsi engagés à lever 100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2025, et à définir un nouvel objectif encore plus ambitieux pour la période qui suivra.

Les 100 milliards de dollars dédiés au financement climatique constituent en réalité un investissement. Les pays partenaires doivent en effet investir en Afrique pour faire perdurer les avancées qu’ils ont déjà contribué à mettre en place. A l’échelle mondiale, le financement climatique en faveur de l’Afrique représente un investissement pour l’avenir. Les émissions du continent africain ne représentent aujourd’hui qu’une part négligeable du total mondial. Mais c’est en Afrique que se concentrera presque exclusivement la croissance démographique mondiale des cinquante prochaines années. C’est pourquoi l’Afrique et ses partenaires financiers doivent garantir une croissance à faible intensité de carbone et aider le continent à obtenir plus de financements climatiques.

B.K.E

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