Méditerranée : l’opération Irini prorogée jusqu’en 2023

Mardi 6 Avril 2021 - 14:36

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L’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes et le pétrole de la Libye, Irini est arrivée à sa première année d’exercice. Le Conseil de sécurité des Nations unies vient de proroger son mandat jusqu'au 31 mars 2023.

La décision a été prise à la suite de l'examen stratégique de l'opération effectué par le Comité politique et de sécurité. Eunavfor Med Irini ou « paix » en grec a été lancée le 31 mars 2020, après la conférence de Berlin sur la Libye en janvier 2020, afin d'apporter une contribution concrète de l'Union européenne (UE) au processus mis en place par la communauté internationale pour soutenir le retour à la paix et à la stabilité en Libye. L’UE est la seule force présente aujourd’hui en Méditerranée à assurer le contrôle.

Irini a pour objectif de contribuer à la mise en œuvre de l'embargo des Nations unies sur les armes imposé à la Libye. En particulier, la mission a été chargée de procéder en haute mer, au large des côtes libyennes, à l'inspection de navires soupçonnés de transporter des armes en violation de l'embargo sur les armes imposé à la Libye. En outre, l'opération IRINI surveille les violations commises par voie aérienne et terrestre. Elle partage les informations recueillies avec les Nations unies. En outre, Irini surveille les exportations illicites, depuis la Libye, de pétrole, de pétrole brut et de produits pétroliers raffinés et recueille des informations sur celles-ci; contribue au développement des capacités et à la formation des garde-côtes libyens et de la marine libyenne; au démantèlement du modèle économique des réseaux de trafic de migrants et de traite des êtres humains grâce à la collecte d'informations et à l'organisation de patrouilles aériennes.

Bilan d’Eunavfor Med Irini

Dirigée par le contre-amiral Fabio Agostin, Eunavfor Med Irini a effectué 2340 interrogations de navires (hailings), 94 approches amicales (friendly approach), 8 abordages (boarding), a émis 14 recommandations d’inspection. Certaines ont transité par Europol jusqu’aux autorités portuaires européennes avec contrôle par les polices locales, 8 inspections ont été conduites directement par l’opération. Sur le plan aérien, 194 avions suspects ont été repérés, et 25 aéroports ou zones d’atterrissage examinées. L’opération assure la surveillance des 16 ports, et pour sourcer les informations, 563 sets d’images satellites ont été analysés par le centre satellitaire de l’UE (SatCen).

Quelque 22 rapports confidentiels ont été envoyés au groupe d’experts « sanctions » des Nations unies : 9 rapports concernent des violations au profit de l’Ouest libyen (Gouvernement d’entente nationale de Tripoli), 12 au profit de l’Est libyen (camp Haftar), une concerne des violations commises des deux côtés. Irini a bénéficié « suffisamment » de moyens à la fois navals et aériens pour effectuer le coeur de ses missions : le contrôle de l’embargo sur les armes et sur le trafic de pétrole. Ce qui contraste singulièrement avec les débuts. Quatre navires sont présents : le HS Aegean (Grec, qui est le navire amiral), le patrouilleur de haute mer italien ITS Borsini (P-491), le patrouilleur français Premier maitre L’Her et le navire de soutien allemand FGS Berlin. En l’air, l’opération dispose de 6 appareils : des drones italiens (alias Strega/Bolt), des avions, le Pirate (Pologne), les Seagull (Luxembourg), le Joker (Allemagne), le Xenon (France), et le Digenis.

Noël Ndong

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