Covid-19 : les ménages à bout de souffle

Samedi 17 Avril 2021 - 13:16

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Une enquête des agences des Nations unies fait état d’une perte de pouvoir d’achat ressenti par deux ménages sur trois. Dans les provinces comme le Tanganyika, 84 % des localités évaluées ont révélé un faible accès à la nourriture pour la majorité de la population. La baisse du pouvoir d’achat serait directement liée aux diverses restrictions arrêtées par le gouvernement de la République dans la riposte au virus.  

Le dernier rapport conjoint du Programme alimentaire mondial et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture sur la covid-19 vient confirmer une situation tout juste catastrophique sur le plan socio-économique. Il s’agit d’une baisse considérable du pouvoir d’achat de 66 % des ménages RD-congolais. Pour la petite histoire, les enquêteurs ont eu à se déployer dans plusieurs régions du pays entre les mois d’août et d’octobre 2020. Il faut rappeler à ce niveau que le pays a détecté son premier cas de covid-19 en mars 2019, soit plus d’une année avant.

Sur le terrain, les résultats ont confirmé l’état de désolation des ménages appauvris davantage par une crise indescriptible. En effet, les diverses restrictions ont entraîné naturellement la peur d’une contamination à grande échelle à cause de nombreux coins de regroupements, dont les marchés et les arrêts de bus, répandus sur l’étendue du territoire national. Puis, les mesures exceptionnelles arrêtées pour contenir la progression du virus ont conduit à un disfonctionnement de l’économie RD-congolaise, émiettant progressivement le pouvoir d’achat des ménages. « Quelques 66 % des ménages ont rencontré des difficultés dans la commercialisation de leurs produits agricoles et plus particulièrement les ménages des régions de Kwango, du Sud-Kivu, du Sud-Ubangui et du Kwilu », annonce le rapport.

Les enquêteurs ont abordé également la question de la stabilité des prix sur une période d’une année, soit de janvier à décembre 2020. Il en ressort que cinq des dix produits suivis, en l’occurrence la farine de maïs, le haricot, le riz importé, le sel et la viande de chèvre, ont connu une stabilité de leurs prix. Toutefois, il faut signaler une hausse d’autres produits dans plusieurs provinces, à savoir l’Équateur, l’Ituri, le Nord-Kivu, le Kwango, le Haut-Katanga, le Haut-Lomami et le Tanganyika. Parmi les produits concernés, il y a paradoxalement le riz local qui a affiché la hausse la plus élevée, soit 13 %. Une tendance contraire est signalée pour la farine de manioc, qui a connu finalement une baisse de 6 %.

Laurent Essolomwa

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