Secteur informel : la formalisation des petits producteurs reste un défi pour l’État congolais

Lundi 19 Avril 2021 - 16:45

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Avec plus de soixante-treize mille individus et quarante mille deux cents unités économiques, le secteur informel est un véritable amortisseur social en République du Congo. Le président Denis Sassou N’Guesso s’est engagé, au cours des cinq prochaines années, à faire migrer les acteurs de l’informel vers l’économie formelle.  

Les activités du secteur informel ont généré plus de trois mille milliards francs CFA, en 2017, selon la première étude officielle sur la cartographie du secteur. Le taux de création des unités économiques progresse chaque année avec une moyenne de 2,29% depuis 2010, contre une baisse de création d’entreprises formelles de deux mille sept cent soixante-dix sociétés en 2015 à mille sept cent soixante-treize en 2018.

La régulation des activités informelles est la clé pour dynamiser l’économie nationale. « Nous devons faire preuve de volontarisme pour accélérer la diversification de notre économie. Nous aurons pour cela recours au partenariat public-privé, aux financements innovants, mais aussi aux emprunts nationaux et internationaux négociés aux meilleures conditions, les plus vertueuses possibles », a déclaré le chef de l’État, le 16 avril, pendant sa cérémonie d’investiture.

Il a ajouté que cette dynamique implique l’amélioration du climat des affaires, de l’environnement juridique et judiciaire des entreprises ; l’allégement fiscal ; le développement des mécanismes d’appui financier et non financier des petites et moyennes entreprises (PME) congolaises, pour un meilleur accès au crédit ; la sensibilisation du gouvernement et des administrations aux réalités du secteur privé ; la promotion de l’entrepreneuriat. Et surtout, « de faire migrer les acteurs du secteur informel, véritable vivier d’emplois, vers le secteur formel », a martelé Denis Sassou N’Guesso.  

Il faut noter que les résultats de l’étude de la cartographie ont permis de lever certaines idées reçues comme sur la forte domination des promoteurs congolais (68,3%), majoritairement masculins (72,4%) avec des acteurs plus ou moins instruits. Les villes de Brazzaville et Pointe-Noire concentrent à elles seules plus de la moitié des activités recensées. Hormis les deux principales villes, l’étude a couvert les départements du Niari, de la Bouenza, de la Cuvette et de la Sangha.

L’un des objectifs de l’étude menée par l’Institut national de la statistique sous la supervision du ministère des PME, de l’Artisanat et du Secteur informel, a été de déterminer les besoins réels des acteurs. « C’est l’accès à l’électricité et à l’eau, au foncier, aux moyens de transport y compris au financement pour les acteurs du secteur informel », a résumé Paul Koubondikila, directeur des études et de la planification au ministère des PME.

Depuis quelques mois, un groupe de professionnels milite pour la création d’un Conseil national de l’informel au formel, une plateforme censée réunir tous les petits acteurs, des artisans, mécaniciens, des chauffeurs, des commerçants, des photographes, des menuisiers. Le secrétaire général de cette plateforme, Rosca Galangali Ikouma, en appelle au soutien du gouvernement.  

Pour ce jeune diplômé, le développement des unités de production contribuera à l’essor de l’économie nationale et à la lutte contre la pauvreté au Congo. Sa plateforme a déjà installé ses antennes dans les grandes villes du pays et compte élargir son partenariat aux organismes tels que le Programme des Nations unies pour le développement, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Un atelier de soudure à Pointe-Noire/Adiac

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