Partenariat : l’UE et l’Afrique-Caraïbes-Pacifique signent un nouvel accord

Lundi 19 Avril 2021 - 17:00

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La commissaire aux partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, et le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, ont paraphé le 15 avril un nouvel accord entre l'Union européenne (UE) et les membres de l’Organisation des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP, anciennement groupe des Etats ACP).

La signature des documents marque la conclusion officielle des négociations de l'accord post-Cotonou, qui fixe le cadre de coopération politique, économique et sectorielle pour les vingt prochaines années. Pour la commissaire aux partenariats internationaux et négociatrice en chef de l’UE, le nouveau partenariat global conclu avec le plus grand groupe de pays partenaires constitue une avancée politique majeure et marque un tournant.

« Au plus près des réalités et défis internationaux les plus récents, l'accord devrait changer la donne en ce qui concerne le renforcement des relations bilatérales que l'UE entretient avec chacun des États OEACP et leurs régions respectives, érigeant le partenariat OEACP-UE en une force internationale pour faire progresser les ambitions communes des parties sur la scène mondiale », a déclaré Jutta Urpilainen.

Le ministre togolais des Affaires étrangères, de l'Intégration régionale et des Togolais de l'extérieur, négociateur en chef de l'OEACP et président du groupe central de négociation ministériel, Robert Dussey, a quant à lui déclaré : « le nouvel accord incarne les ambitions des deux parties de renouveler les modalités de leur coopération et de repositionner leur partenariat pour l'axer sur de nouveaux objectifs dans un monde qui a profondément changé et est en constante mutation ».

Robert Dussey a reconnu certes les difficultés rencontrées dans le processus de négociation, mais, il s’est réjoui du résultat final, tout en félicitant les acteurs qui y ont participé, et dont le travail a débouché sur « un accord constitué d'un socle commun et de trois protocoles régionaux ».

« Le nouvel accord prend en considération les préoccupations et les attentes des États de l'OEACP et constitue une base solide pour un futur renforcement des liens déjà étroits mis en place avec l'UE. Nous travaillerons de concert pour relever les défis mondiaux, et nous le ferons en étroite coopération avec d'autres partenaires sur la scène mondiale », a-t-il expliqué.

L'accord jette les bases de la création d'alliances et d'actions mieux coordonnées sur la scène internationale, où le groupe peut avoir une influence majeure aux fins de relever certains des défis mondiaux les plus pressants.

L’UE et les Etats membres de l’OEACP représentent ensemble, plus de 1,5 milliard de personnes, et plus de la moitié des sièges aux Nations unies. Le nouvel accord modernise la coopération et élargit la portée et l’ampleur des ambitions de l’UE et de l’OEACP en vue de mieux relever les défis actuels et à venir.

Les partenaires ont renforcé leurs engagements dans des domaines prioritaires tels que les droits de l'homme, la démocratie et la gouvernance, la paix et la sécurité, le développement humain, qui englobent la santé, l'éducation et l'égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que la viabilité environnementale, le changement climatique, le développement et la croissance durables, la migration et la mobilité.

L’accord comporte également une dimension régionale et une structure de gouvernance nouvelle et renforcée, adaptée aux besoins de chaque région, pour la première fois en plus de quarante ans de collaboration.

La signature, l'application provisoire et la conclusion de l'accord seront soumises à l'approbation du Conseil de l'UE, sur la base de propositions de la Commission européenne. Ces propositions, ainsi que le texte négocié traduisent dans toutes les langues de l'UE, seront transmises au conseil prochainement. L'accord devrait être signé au second semestre de 2021. Pour qu'il puisse entrer en vigueur, les parties devront avoir achevé leurs procédures internes respectives.

Les négociations post-Cotonou ont débuté en septembre 2018 en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. L'objectif était de parvenir à un nouvel accord devant succéder à l'accord de Cotonou et d'adapter les relations UE-OEACP aux nouvelles réalités.

L'accord de Cotonou devait expirer en 2020, mais son application a été prolongée jusqu'au 30 novembre, à moins que le nouvel accord n'entre en vigueur ou ne soit appliqué à titre provisoire avant cette date. Le projet de texte, qui a été approuvé après plus de deux ans et demi de négociations, présente un partenariat politique ambitieux et renforcé.

Yvette Reine Nzaba

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