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ACM, Premier ministre

Jeudi 13 Mai 2021 - 12:45

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Près d’un mois après sa prise de fonction officielle, le 16 avril, le président Denis Sassou N’Guesso vient de nommer son Premier ministre, ce 12 mai. Anatole Collinet Makosso, 56 ans, est l’homme que le chef de l’Etat a choisi, parmi sans doute beaucoup, pour l'aider à conduire son action à la tête du Congo au démarrage de son nouveau quinquennat. Ministre pendant dix ans (2011-2021), le natif de Pointe-Noire avait aussi, dans son parcours politico-administratif, dirigé le cabinet de la première dame, Antoinette Sassou N’Guesso.

La nomination d’Anatole Collinet Makosso met fin au suspense qui semblait durer trop longtemps, alors qu’au regard des défis de l’heure, plombé par la crise économique et sanitaire, le Congo a hâte de prendre le taureau par les cornes et s’attaquer de front à ces écueils. On avait un moment entendu dire que la primature serait confiée à Louis Sylvain-Goma, originaire de Pointe-Noire et actuel ambassadeur du Congo au Brésil.

Longtemps Premier ministre (1975-1984), l’homme avait réoccupé ce poste en 1990-1991 dans le moment précédant la Conférence nationale souveraine. Il fut aussi membre du Comité militaire du Parti, l’instance qui prit la suite du président Marien Ngouabi entre 1977 et 1979 après sa disparition tragique. Louis Sylvain- Goma avait ensuite dirigé le Conseil économique et social avant de migrer vers Libreville, au Gabon, en qualité de secrétaire général de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale.

Brazzaville, toujours aussi bavarde avait ensuite distillé que Clément Mouamba reviendrait au Palais de la primature. Après cinq années de loyaux services, Boulevard Denis Sassou N’Guesso à Mpila, le député PCT de Sibiti 1, dans la Lékoumou, pourrait, peut-être, gagner l’hémicycle, ou simplement prendre un peu de repos. Il est honnête de dire que le contexte de crise multiforme aura marqué son passage à la tête du gouvernement congolais. Mais la confiance que lui a témoignée le président de la République n’a pas été démentie, tant les deux personnalités ont travaillé dans une bonne harmonie pendant cette période délicate.

Succéder à Clément Mouamba dans le moment présent où les problèmes soulevés plus haut sont toujours d’actualité n’est pas chose facile. C’est vrai que le temps mis pour trouver un remplaçant à ce dernier a pu faire de la primature congolaise le poste le plus convoité et finalement le plus difficile à pourvoir en un mois. Maintenant que tout ceci appartient désormais au passé, Collinet Makosso et le gouvernement qu’il va conduire seront jugés au résultat.

A l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation où il est resté pendant un long moment ministre, Anatole Collinet Makosso a fait preuve d’audace et de volontarisme. On l’a par ailleurs vu sur le devant de la scène en tant que directeur de campagne adjoint du candidat Denis Sassou N’Guesso avant, pendant et après l’élection présidentielle passée. Le morceau qu’il hérite à présent sollicitera de lui encore plus d’engagement : crise économique, financière et sanitaire, front social agité, jeunesse en quête d’emplois, diversification des sources de revenu du PIB national, relance du dialogue avec les bailleurs de fonds, lutte contre les antivaleurs… Autant de routes rocailleuses à arpenter pour ACM.

Bon vent Monsieur le Premier ministre !

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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