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Mieux protéger le Golfe de Guinée

Samedi 5 Juin 2021 - 18:36

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Tout indique aujourd’hui que la vaste zone maritime appelée Golfe de Guinée deviendra dans les années,  les décennies à venir l’un des espaces les plus empruntés et donc les plus stratégiques du globe terrestre. S’étendant du Nigéria à l’Angola, il est tout à la fois un lieu de passage incontournable pour le commerce mondial et un point d’accès essentiel à l’ensemble du Bassin du Congo dont les ressources naturelles sont encore très largement inexploitées et qui sera demain, du fait de leur mise en valeur, l’un des marchés les plus attractifs du continent africain. Deux atouts qui confèrent à cette partie du monde de grands avantages parmi lesquels figure en bonne place l’intérêt des investisseurs dont les regards se tournent de plus en plus vers lui, mais qui lui posent également de sérieux problèmes notamment la montée de la piraterie qui menace de plus en plus directement les navires empruntant cette voie maritime.

 

De ce double constat, que les observateurs de la scène internationale détaillent avec de plus en plus de précisions et que les grandes puissances inscrivent désormais en bonne place dans leurs réflexions sur l’évolution à venir du monde dans lequel nous vivons, nait la conclusion suivante : tout doit être fait, entrepris aujourd’hui pour protéger le Golfe de Guinée, moderniser ses ports grands et petits, accroître sa capacité d’accueil des navires de plus en plus nombreux qui l’empruntent, développer les voies de communication qui relient l’espace maritime aux vastes territoires de l’Afrique centrale. Autrement dit contribuer de façon décisive à l’émergence de cette partie du continent qui se dessine et sur laquelle misent dès à présent tous les Grands de ce monde, la Chine en particulier qui a bien mesuré l’importance de cet enjeu et joue un rôle décisif dans la construction des grandes infrastructures de communication.

 

Le Congo, qui a su s’imposer au fil du temps comme un trait d’union incontournable entre le Bassin du Congo  et le Golfe de Guinée grâce au port en eaux profondes de Pointe-Noire, à la ligne du CFCO, à l’autoroute qui relie Pointe-Noire à Brazzaville puis monte  vers le cœur de l’Afrique centrale, le Congo donc occupe une place essentielle dans le processus historique qui fera du Bassin du Congo, dans les prochaines décennies, l’une des régions les plus prospères et donc les plus attractives du monde. Le président Denis Sassou N’Guesso l’a bien compris qui a placé ce grand dessein au cœur de sa stratégie comme l’ont démontré, ou plutôt confirmé les engagements pris tout au long de la dernière campagne électorale : des engagements au sein desquels figurent en bonne place l’édification du point route-rail qui reliera demain Brazzaville et Kinshasa, le développement de la zone industrielle de Maloukou, l’extension de la cité de Kintélé et l’ouverture de l’Université panafricaine  qui porte son nom.

 

Dans ce contexte général, il va de soi que la protection du Golfe de Guinée devient un enjeu majeur pour les Africains bien sûr, mais également pour les nombreuses, très nombreuses nations qui désirent à juste titre resserrer leurs liens avec cette partie de l’Afrique. Un enjeu d’une portée telle que les dirigeants de l’Afrique centrale devraient en prendre acte lors d’un Sommet qui les réunirait pour débattre des dispositions à prendre collectivement dans ce contexte. Exactement comme ils l’ont fait il y a trois ans, à Oyo, lorsqu’ils décidèrent de créer le Fonds Bleu du Bassin du Congo dont le rôle dans la protection de la nature s’avère dès à présent décisif.

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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