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Climat : signe des temps

Lundi 14 Juin 2021 - 17:15

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Drôle de saison sèche que celle de l’année 2021. Le mois de juin, naguère connu comme le début de cette saison, est généralement caractérisé par l’absence totale de pluies et par des températures douces, du moins à Brazzaville et à Pointe-Noire. Mais cette année, le visage que présente ce mois semble plutôt atypique et des interrogations sont sur toutes les lèvres : s’agit-il du commencement du dérèglement climatique maintes fois annoncé et foulé aux pieds par l’humanité ?

 

Disons simplement que les habitudes n’ont plus la peau dure ! Les habitants des villes précitées le constatent à leurs dépens. En effet, les températures affichées ces derniers jours ne correspondent pas à celles observées en cette période de l’année et ce, depuis plusieurs décennies. Le temps est brûlant et le thermomètre tutoie les 35 degrés Celsius à l’ombre. Loin de jouer les météores alarmistes, certains de nos compatriotes pointent déjà du doigt les effets dévastateurs du changement climatique avec sa cohorte de méfaits.

 

On parle de plus en plus de la nature qui se vengerait des hommes qui ont détruit, en quelques siècles seulement, ce qu’elle a minutieusement établi pendant plusieurs millénaires. À la vérité, la planète se dégrade beaucoup plus vite que nous ne l’aurions pensé. Le moment est peut-être venu pour tout le monde de se préoccuper véritablement de cette question afin de conserver le climat dont nous avons adapté les modes de vie. Si le climat change, comme nous l’observons actuellement, nos sociétés ne pourront certainement pas tenir le coup. Elles subiront de graves désordres liés aux sècheresses, aux glissements de terrains ou aux inondations. Déjà, on entend de multiples échos de lamentations provenant de la ceinture maraîchère de Brazzaville sur l’état de délabrement de la saison culturale, alors que nous ne sommes qu’au début de probables perturbations.

 

Il est devenu urgent pour le monde de mettre en place des politiques concertées et conséquentes pour sauver l’environnement voué à l’anéantissement par les activités dévastatrices des hommes qu'il nourrit. Car protéger l'environnement, c'est préserver la survie de l'humanité. L’environnement est la source de nourriture, d'eau potable, d'oxygène et le réservoir potentiel de médicaments. Ainsi, sa préservation est donc une question de survie collective.

 

Conscient de ce fait, le Congo multiplie des initiatives pour apporter sa contribution à la survie de l’humanité. La dernière en date, lancée lors de la Cop22 à Marrakech au Maroc en novembre 2016, par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso est le Fonds bleu pour le bassin du Congo. L’objectif on le sait est de préserver les écosystèmes du deuxième poumon écologique du monde, à savoir le Bassin du Congo. Une initiative qui devrait être soutenue par le monde entier.

 

Certains pollueurs semblent oublier que nous n’avons qu’une seule et unique planète. La détruire nous exposerait à une perte inexorable. Étant entendu qu’il n’y aura aucune autre planète de substitution. Car, s’il n’y a plus d’eau et de forêt, il n’y aurait plus de vie. Pour cette raison, le monde devrait veiller sur la planète et ses deux poumons écologiques qui sont le Bassin du Congo et l’Amazonie comme la prunelle des yeux. La culture de brûlis ou de déboisement outrancier devrait, en principe, coaliser tous les pays du monde pour une ingérence environnementale, à l’instar des ingérences humanitaires. Les informations qui nous parviennent du premier poumon écologique, l’Amazonie, sont de nature à mettre en danger l’avenir de toute la communauté mondiale. Mais elle se montre impuissante devant cette équipée destructrice sur ce qu’il convient de considérer comme patrimoine commun de l’humanité.

 

Les pays industrialisés ont du mal à mettre la main à la poche, en dépit des engagements qu’ils prennent chaque fois. Certes, à la veille de leur dernier sommet tenu du 11 au 13 juin au Royaume-Uni, les pays du G7 ont préconisé de consacrer 1000 milliards de dollars par an pour favoriser « une reprise du climat ». Le monde qui a déjà entendu des engagements similaires par le passé, espère que cela ne soit un enfumage de plus. Le moment est donc venu de concrétiser tous les engagements pris. Ça, l’urgence climatique l’exige.

 

 

Valentin Oko

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