Interview. Aliou Maïga : « La RDC attire notre attention afin que nous puissions déployer nos ressources »

Jeudi 24 Juin 2021 - 17:38

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Mercredi dernier, la rédaction a rencontré le haut représentant pour l’Afrique de l’Ouest et du centre de la Société financière internationale (IFC), Aliou Maïga. En visite de travail dans le cadre de la revue des opérations de cette importante institution de la Banque mondiale, il a confirmé un regain d’intérêt sur les pays IDA et les pays fragiles, particulièrement la RDC, depuis un certain temps.     

Le Courrier de Kinshasa : La Société financière internationale accélère ses opérations en Afrique, notamment dans notre pays, la République démocratique du Congo (RDC), où vous séjournez depuis le lundi dernier. Qu’est-ce qui justifie ce regain d’intérêt sur le cas particulier de la RDC ?

Aliou Maïga : Depuis quatre à cinq ans, la Société financière internationale (SFI) a mis l’accent beaucoup sur les pays IDA et les pays fragiles. En effet, ces pays ont un grand besoin de soutien de la Banque mondiale et de la communauté internationale. Cette situation justifie l’attention particulière sur l’Afrique et bien entendu la RDC, une des plus grandes économies de la région par sa taille, sa population et son potentiel. Naturellement, le pays attire notre attention afin que nous puissions déployer nos ressources.

L.C.K. : Que peut-on retenir de votre séjour de travail dans le pays, et surtout de la teneur de vos échanges avec les autorités RD-congolaises ?

A.M. : Il s’agit en fait d’une revue des opérations non seulement de notre portefeuille déjà engagé, mais également du pipeline de nouveaux projets. Nous voulons développer d’autres projets dans le pays. Nos discussions ont porté sur des secteurs qui sont stratégiques pour nous, en tant que SFI, mais aussi pour le pays. En première place, nous voyons un secteur comme l’énergie, qui est une ressource incontournable pour toutes les économies du monde. Sans l’énergie, il est difficile de fonctionner et de produire. Il faut de l’énergie pour exploiter les minerais. Nous avons abordé également un deuxième sujet : l’accès au financement de façon générale. Outre l’apport en financement pour les petites et moyennes entreprises (PME), il s’agit de créer le cadre en infrastructures pour faciliter l’accès au financement des PME et des micro-entreprises au système financier local et au système bancaire local. Le dernier point, très important du reste, est le climat des affaires de façon générale. Il s’agit d’un point crucial pour libérer l’énergie dans l’économie et le secteur privé. Le climat des affaires, le cadre des investissements et tous les autres aspects restent fondamentaux pour atteindre nos objectifs.

L.C.K. : Quel est l’état actuel des rapports entre la RDC et votre institution, la SFI ?

A.M. : Les rapports sont très sains. Je le disais tout  à l’heure, nous avons une nouvelle équipe en Afrique centrale. Je vous présente mon collègue, Sylvain Kakou, qui couvre toute la sous-région. Il a commencé au mois d’août dernier à Douala, au Cameroun. C’est la première fois qu’il arrive en RDC. Il y a aussi mon autre collègue, Malik Fall, qui réside dans le pays. Il est arrivé en novembre. Il est le nouveau représentant résident de la SFI pour la RDC. Vous voyez, le but recherché est d’arriver à renouer avec notre engagement et à développer nos activités dans le pays.

L.C.K. : Le nom de la RDC figure sur la liste des pays bénéficiaires du Programme d’intervention spécifiquement dédié au capital-risque de 250 millions de dollars dans les petites et moyennes entreprises africaines. Comment la SFI intervient sur le terrain ?

A.M. : Nous avons beaucoup de programmes. En rapport avec les PME, nous avons financé un Fonds qui opère ici, en RDC, et qui a eu d’ailleurs beaucoup de succès dans ses opérations. Ce Fonds finance essentiellement des PME locales. Nous sommes satisfaits de ce client, je l’ai rencontré la dernière fois en 2019. Cette fois-ci, je ne l’ai pas rencontré malheureusement. Toutefois, mes collègues vont le rencontrer demain. Pour nous, ce programme est une façon pour la SFI d’aider les PME. En effet, celles-ci ont besoin de prêts et souvent des capitaux de fonds propres. Ce Fonds est dédié à leur apporter l’équivalent de fonds propres.

L.C.K. : Quelles seront vos priorités dans l’émergence du secteur privé en RDC ?

A.M. : Le travail va se poursuivre normalement. Nous allons bien poursuivre nos programmes, et saisir les opportunités de dossiers et sujets discutés au cours de nos entretiens. Nous allons nous y pencher pour les détails et la planification. Il n’est pas exclu que nous arrivions à nous mettre d’accord sur une feuille de route d’exécution et ainsi l’exécuter avec un suivi de notre institution et du gouvernement, mais aussi de nous et de nos différents partenaires impliqués.  

Propos recueillis par Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Aliou Maïga

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