Déchirure !

La persistance de la Covid-19, avec son lot de malheurs, continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive dans la quasi-totalité des pays du globe. La terreur que cette maladie répand sur les populations n’a d’égal que la polémique qu’elle suscite et qui empoisonne un peu plus notre existence, chaque jour. Depuis que les scientifiques ont découvert le vaccin, cette clef pour une possible sortie de crise, le monde s’est subitement polarisé en anti et pro-vaccins. Voilà donc deux camps diamétralement opposés qui s’affrontent depuis quelques mois. Les plus courageux affirment bruyamment leur refus de se faire vacciner en invectivant les gouvernants tout en organisant des manifestations intempestives.

Les affrontements entre les deux catégories se caractérisent par ceux qui ont plus peur du virus que du vaccin, qui se font vacciner volontiers, sans se poser des questions. A côté, il y a ceux qui ont plus peur du vaccin que du virus. Ces derniers enflamment les réseaux sociaux en postant des informations négationnistes sur les vaccins qu’ils jugent dangereux. Ainsi, ils recommandent aux gens de s’en méfier en mettant en avant les effets secondaires présents ou ultérieurs.

La vaccination contre la Covid-19 est devenue une question hautement sociétale. La suspicion et la méfiance troublent les esprits et ruinent les rapports familiaux, tout comme les relations interpersonnelles. A la vérité, cette question divise les parents et disloque les amitiés. Les tensions se font plus sentir, ces derniers temps, avec le durcissement des mesures sanitaires prises par les autorités de certains pays, dans l’espoir de contrer les nombreux variants présentés comme plus ravageurs. Le passe sanitaire élargi à de nouveaux lieux publics et l’obligation faite aux soignants de se vacciner ont fini par mettre le feu aux poudres. De nouvelles mesures vécues comme une privation de liberté et le moyen le plus injuste visant à obliger la population à se faire vacciner.

Les vaccins sur le marché ont tous prouvé leur efficacité, une moyenne de 90% pour prévenir les infections à coronavirus. Mais ce sésame est aujourd’hui un sujet de conflit qui menace la solidarité et le vivre ensemble entre les humains. Le constat est que la communication avec les autres devient difficile, voire impossible. Alors, pourquoi le vaccin divise-t-il autant les gens ? Quoiqu’il demeure, à ce jour, le seul et unique moyen pour être sauvé de la Covid-19. Ces questions méritent d’être posées à l’heure où les relations familiales et amicales sont mises en lambeaux.

Ce qui étonne plus dans cette tension, ce sont les informations dangereusement sélectives distillées par les anti vaccins qui épiloguent sur les morts de Covid-19, sans jamais faire allusion à la multitude des gens sauvés grâce à la vaccination. L’éternelle interrogation face à cette opposition farouche contre le vaccin porte sur la solution de substitution que les anti vaccins ne proposent. Pourtant tous attendent avec impatience le retour à la vie normale.

Or, face à la furieuse remontée de la vague delta, la vaccination reste la voie royale pour espérer un retour rapide à notre vie d’antan. Les populations devraient impérativement saisir cette opportunité pour une immunité collective. Ne pas le faire s’apparenterait à un certain égoïsme. C’est la pire peine que d’exister sans vivre. C’est peut-être la seule leçon à retenir.