Santé/Covid-19 : l’Ivermectine atténue les symptômes de la covid-19

Mercredi 11 Août 2021 - 15:11

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C’est la conclusion des chercheurs de l’Institut Pasteur de Paris, après avoir exploré différentes approches thérapeutiques pour lutter contre la pandémie.

Des chercheurs de l’Institut Pasteur ont montré que l’Ivermectine, une molécule commercialisée comme traitement antiparasitaire, protège des symptômes de la covid-19 dans un modèle animal. Ils ont observé que la prise d’ivermectine est associée à une limitation de l’inflammation des voies respiratoires et des symptômes qui en découlent. Ce traitement est également associé à une protection contre la perte d’odorat. Mais, les résultats de l’étude ne montrent pas d’effet de la molécule sur la réplication virale du SARS-CoV-2. Ils suggèrent que l'ivermectine pourrait être considérée comme « un agent thérapeutique contre la covid-19 ». Ces résultats ont été publiés dans la revue Embo Molecular Medicine. La maladie, causée par le SARS-CoV-2, induit généralement des symptômes respiratoires et pulmonaires pouvant entraîner, dans les cas graves, une détresse respiratoire mortelle.

Plusieurs approches thérapeutiques basées sur des antiviraux (comme le remdesivir) ou des immunomodulateurs 2 (comme la dexaméthasone, le tocilizumab) ont été étudiées pour lutter contre la maladie mais ont présenté des effets thérapeutiques limités, rappellent les chercheurs. La recherche d’approches préventives et thérapeutiques contre la covid-19 reste donc une priorité. Les auteurs de l’étude ont montré que la prise de l’ivermectine à des doses standards permet de réduire, dans un modèle animal, les symptômes et la gravité de l’infection au SARS-CoV-2. « Nous avons choisi d’étudier l’ivermectine car c’est un modulateur allostérique du récepteur nicotinique de l’acétylcholine (nAChR). Ce choix a été basé sur l’hypothèse que le récepteur nAChR joue un rôle critique dans la pathophysiologie de l’infection à SARS-CoV-2 et pourrait donc représenter une cible pour la prévention et le contrôle de l’infection », souligne Guilherme Dias de Melo, chercheur dans l’unité Lyssavirus, épidémiologie et neuropathologie et premier auteur de l’étude.

« Nos résultats révèlent que l’ivermectine possède un effet immunomodulateur et non antiviral », a précisé le chercheur. L’OMS déconseille d’utiliser l’ivermectine pour traiter la covid-19 en dehors des essais cliniques, en attendant que davantage de données soient disponibles. A ce sujet, Guilherme Dias de Melo apporte des éclairages: « Notre étude apporte des données précliniques qui démontrent scientifiquement une action protectrice de l’ivermectine pendant l’infection par le SARS-CoV-2 dans un modèle animal. Ces données sont essentielles pour appuyer les essais cliniques chez l’homme ». L'ivermectine pourrait alors être considérée comme un agent thérapeutique encourageant contre la covid-19, sans impact sur la réplication du SARS-CoV-2 mais soulageant l'inflammation et les symptômes qui en découlent.

Pour conclure, « ces travaux ouvrent la voie à des axes de développement pour de meilleurs traitements contre la covid-19 chez l’Homme », a déclaré Hervé Bourhy, responsable de l’unité Lyssavirus, épidémiologie et neuropathologie et dernier auteur de l’étude. La pandémie de covid-19 a causé près de quatre millions de décès et plus de 180 millions de cas d’infection dans le monde.

Noël Ndong

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