Artisanat : le raphia, une pépite d’or pour Joséphine Madiela

Vendredi 20 Août 2021 - 11:14

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Le raphia comme toile de peinture ! On en doute jusqu’à ce qu’on le voit. A la 2e édition du Salon des métiers du bois (Sameb) qui se tient du 13 au 20 août, dans l’enceinte du nouveau siège du Parlement, Joséphine Madiela a été la seule exposante à valoriser ce savoir-faire qui sort de l’ordinaire au Congo.

Les toiles de Joséphine Madiela arrachent des dizaines de waouh de la part de tous ceux qui les contemplent pour la première fois. La technique que s’est appropriée l’artisane congolaise, depuis 2012, lui vaut l’admiration et le respect des visiteurs subjugués par un tel savoir-faire. « Le raphia représente notre histoire, notre identité, notre patrimoine et même notre fierté. Je suis heureuse d’être parmi ceux qui contribuent à la valorisation de ce tissu au Congo », affirme-t-elle, le sourire aux lèvres.

Sans y prêter beaucoup d’attention à ses tableaux, on croirait que c’est de l’acrylique sur toile, mais non ! Sur fond de raphia, Joséphine brode grâce à une machine à coudre une panoplie de design, des plus expressifs aux plus artistiques. L’une des toiles phares qu’elle arbore à la deuxième édition du Sameb présente une étendue d’arbres, d’eaux, des éléphants et des gorilles. « Je me demande comment arrive-t-elle à ressortir tous ces détails rien qu’en brodant. C’est tellement réaliste », s’étonnait Martie Likeme, pendant que Joséphine démontrait son expertise au public lors de la journée portes ouvertes des métiers du bois, le 17 août dernier.

« Il n’y a rien de magique dans ce que je fais. C’est simplement le résultat d’une succession de formations et de la pratique du métier sur le tas au fil des ans », explique l’artisane congolaise. Grâce au travail acharné, à sa détermination et sa passion pour le métier, Joséphine a pu exposer plusieurs fois à Brazzaville et même à l’étranger.

Aujourd’hui, elle déplore la rareté du raphia car le tissu est également commercialisé aux pays environnants comme le Gabon. A en croire ses propos, il en va de l’intéressement des jeunes à la production de ce produit pour que sa filière survive. « La plupart de ceux qui tissent le raphia au Congo sont avancés en âge. Il est donc important que la jeunesse apprenne ce métier pour renforcer la production du raphia sur le territoire congolais », a-t-elle lancé à l’endroit du public.

Par ailleurs, a-t-elle dit, la population devrait s’approprier le tissu, non pas que lors des cérémonies traditionnelles ou des rituels, mais plutôt de façon régulière en toute occasion. A ce propos, Joséphine pense à la relève et souhaite former davantage d’apprenants à la broderie sur raphia. « Je ne suis plus aussi jeune qu’hier lorsque j’ai commencé ce métier. Je ne vais pas attendre au soir de ma vie pour commencer à le faire. J’ai emboîté le pas depuis quelques années et j’exhorte les jeunes à venir se faire former. Qu'ils ne pensent pas aux difficultés mais plutôt au résultat final et à ce que cela pourra apporter dans leur vie », a-t-elle lancé à l’endroit du public.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Joséphine Madiela démontrant son expertise au public/Adiac ; 2- Une toile brodée sur du raphia/Adiac

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