Marche de Lamuka : les brutalités policières contre des journalistes vigoureusement condamnées

Jeudi 16 Septembre 2021 - 14:00

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L’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) a vivement condamné les brutalités dont été victimes, le 15 septembre, les journalistes de Kinshasa et exige, par ailleurs, des sanctions exemplaires contre les auteurs des « mauvais traitements subis par des professionnels de la presse en plein exercice de leur métier ».

 L'Organisation non gouvernementale (ONG) Olpa, condamnant les mauvais traitements subis par des professionnels de la presse en plein exercice de leur métier, relève qu’il s’agit manifestement d’une atteinte grave à la liberté de presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme. Dans son communiqué du 15 septembre, elle rappelle, en effet, que Patient Ligodi, correspondant de Radio France internationale (RFI), patron du média en ligne Actualité.Cd et vice-président de l’Association des médias d’information en ligne de la République démocratique du Congo, ainsi que Chinois Mbelechi et Louange Vangu, respectivement corresponsdant de British broadcasting corporation et journaliste du site d’informations laplumeinfos.net, ont été molestés, le même jour, par des éléments de la police nationale congolaise au moment où ils effectuaient un reportage sur ce rassemblement interdit par le gouverneur de Kinshasa.

Selon des témoins qui ont assisté à la scène, roué des coups par les policiers identifiables alors qu’il était en plein exercice de sa profession, Patient Ligodi a eu la vie sauve grâce non seulement à l’intervention des journalistes sur place mais aussi de la population qui l'ont reconnu. 

« Patient Ligodi, qui tentait d’interviewer les opposants dans la commune de Masina, a été appréhendé par la police, traîné à même le sol puis embarqué dans un véhicule de police. Le journaliste s’en est sorti avec plusieurs lésions au niveau du dos et aux bras; ses effets confisqués (téléphone, dictaphone et montre) puis restitués en partie. Il a été conduit dans un centre hospitalier pour des soins appropriés. De son côté, Chinois Mbelechi s’en est sorti avec des douleurs à la jambe », a expliqué Olpa.

L'ONG a fait savoir que Louange Vangu a été brutalement interpellé par les éléments de la police à Masina et tous ses effets confisqués (téléphone, carte d’identité, une somme d’argent et chaussures). « Il en est sorti avec une blessure à l’œil droit », a précisé Olpa.

Les installations d’un média prises d’assaut par la police

L'ONG regrette, en outre, que les installations de Radiotélévision Satellite 1, patrimoine d’Adolphe Muzito, aient été prises d’assaut par des éléments de la police qui tentaient de pénétrer dans l’enceinte de ce média où est situé un bureau privé du propriétaire, membre de la coalition Lamuka. Elle indique, par ailleurs, que José Kadjadja Ngoma, l'un des présumés auteurs des brutalités contre Patient Ligodi, a déjà été interpellé.

L'appel au rassemblement de la coalition Lamuka, rappelle Olpa, a été lancé par deux opposants politiques au pouvoir de Kinshasa, Martin Fayulu et Adolphe Muzito. Ils exigeaient, précise l’organisation, la dépolitisation de la Commission électorale nationale indépendante et la tenue des élections en 2023.

Notons que ces agressions contre les professionnels des médias lors de cette marche de Lamuka ont également été dénoncées par plusieurs autres organisations dont l’Union nationale de la presse du Congo, Journaliste en danger, l’Association nationale des éditeurs des journaux de la République démocratique du Congo, etc., ainsi que par le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, qui a interpellé les responsables de la police pour identifier les auteurs et les punir selon la loi.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Patient Ligodi, parlant aux policiers Photo 2: Patient Ligodi à terre, après la violence policière Photo 3: Louange Vangu, pieds nus, après la brutalité des policiers

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