Banque centrale du Congo : une remontée spectaculaire des réserves de change

Dans un tweet remontant au 18 septembre, la gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC), Marie-France Malangu Kabedi-Mbuyi, a fait état d’un record historique de 3,3 milliards de dollars américains de réserves de change. Un petit commentaire accompagne cette annonce : « Avec plus de rigueur, nous ferons mieux ». Après l’engouement suscité par l’atteinte de ce record historique, beaucoup d’experts ont déploré le peu de précisions de la BCC sur l’origine de l’argent. En effet, il s’est ajouté environ 1,5 milliard de dollars si l’on compare avec la situation au 30 juillet dernier qui indiquait 1,792 milliard de réserves internationales contre 1,55 milliard de dollars au 20 juillet 2021.

Si les éclaircissements de l’autorité monétaire sont très attendus, quelques experts ont essayé de réfléchir sur cette question en fonction des derniers dénouements de la vie économique nationale. Au moins deux paramètres auraient joué un rôle déterminant. En premier lieu, il y a l’injection de 1,5 milliard de dollars américains venant des droits de tirage spéciaux octroyés par le Fonds monétaire international (FMI) à la République démocratique du Congo (RDC) en sa qualité de membre. En effet, pour faire face à la crise sanitaire, l’institution financière internationale a rendu disponible un total de 650 milliards de dollars à distribuer à tous les pays membres, dont la RDC qui a bénéficié, par rapport à sa quote-part, de 1,5 milliard. En Deuxième lieu, il y a aussi les 216 millions de dollars du FMI dans la deuxième quinzaine du mois de juillet. Cette dernière enveloppe est le fruit de l’accord formel qui a été assorti d’une facilité élargie de crédits de 1,52 milliard de dollars à décaisser en sept tranches sur trois ans.