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"Génie" du siècle

Mercredi 22 Septembre 2021 - 20:00

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Y a -t-il une voix faite pour chanter pour le grand public ? La question mérite d’être posée en référence à l’artiste-musicien Chairman Jacques Koyo qui nous a quittés à l’âge de 71 ans, à Brazzaville, et repose pour l’éternité, depuis mardi 21 septembre, au cimetière du Centre-ville. Il était venu à la chanson en accrochant définitivement son kimono de maître karatéka. Là, il n’était plus le Diable rouge, ceinture noire, mais un Alanga nzembo. En lingala, l’homme ou la femme qui fait de la musique son gagne-pain. 

Révélé à la fin des années 80 du siècle dernier, Jacques Koyo c’était aussi cette voix rauque à la Jacob Desvarieux, à laquelle on ne donne pas d’emblée beaucoup d’avenir en musique mais qui finit par se faire aimer. Chairman avait plus d’une corde à son arc. Il s’est distingué des autres compositeurs en enrichissant une trouvaille musicale congolo-congolaise nourrie depuis toujours à la mamelle de l’inusable rumba.

La danse « Engondza » qu’il introduit est tirée des arcanes du folklore de chez lui, dans la vaste Cuvette congolaise. Un jeu de bras ramenés en alternance vers soi et lancés en avant, les deux pieds pris dans le même mouvement, le danseur, tête tournée à gauche, à droite, donnant à se recourber sur lui-même, le rythme Engondza a égayé au-delà des frontières nationales. Son géniteur a récolté les fruits de son triomphe au point d’être imité par une grande vedette comme Koffi Olomidé, peu élogieux au tout début sur la carrière du Chairman.

A mesure qu’il montait en « grade », si on peut dire, Jacques Koyo alignait titres et petits noms : Révélation de l’année, Meilleur chanteur, Meilleure vedette, Génie du siècle, Paka-Paka, Bulldozer, Dinosaure. Sans jamais se laisser impressionner par qui que ce soit, la langue rarement enfouie dans la poche, en homme libre, il disait et chantait pour le bonheur de ses fans.

On se souviendra toujours de M-J Alembi, titre à succès qu’il interpréta en duo avec Bongol, CTB, ou encore de sa récente sortie avec Roga-Roga pour fustiger les anti-valeurs. « C’est le Chairman, meilleure vedette, génie du siècle… », se reprenait-il dans l’un de ses tubes. Chairman, un battant qui aura gardé pour la vie un optimisme à tous égards, malgré les difficultés de parcours.

Les Dépêches de Brazzaville

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