Libye : un consensus trouvé pour la tenue d’élections générales

Lundi 4 Octobre 2021 - 11:45

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Dans la perspective des scrutins du mois de décembre censés mettre fin à une décennie de conflit dans le pays, une conférence internationale sur la Libye se tiendra le 12 novembre en France. Ces assises auront lieu alors que la signature, le 8 septembre, par le président du Parlement libyen, Aguila Saleh, du texte de loi relatif à l’élection du chef de l’Etat, sans passer par un vote, a suscité la colère du Haut conseil d’Etat (HCE) - qui fait office de Sénat - et de plusieurs députés qui ont dénoncé cette démarche « unilatérale ». 

La loi électorale - manifestement taillée sur mesure pour l’homme fort de l’est, Khalifa Haftar – a provoqué une montée de tensions entre le HCE installé à Tripoli (ouest), et la Chambre des représentants qui siège à Tobrouk (est), qui a, par ailleurs, voté une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah. Ce qui a aggravé les tensions entre camps rivaux, avec le risque de torpiller les prochaines élections, cruciales pour l’avenir du pays.

N’entendant nullement cautionner la démarche, les dirigeants du HCE ont souligné leur « rejet de la procédure », en la considérant comme « nulle ». Les contestataires reprochaient à Aguila Saleh de vouloir favoriser son allié, le maréchal Haftar, chef d’une armée qui contrôle l’est et une partie du sud du pays, et qui a déjà annoncé sa candidature à la présidentielle du 24 décembre.

L’article de la loi qui concentre les critiques dispose qu’un militaire peut se présenter à la présidentielle, à condition d’abandonner « ses fonctions trois mois avant le scrutin », et « s’il n’est pas élu, il pourra retrouver son poste et recevoir ses arriérés de salaire ».  Une disposition qui permet au maréchal Kalifa Haftar, non seulement de se porter candidat à la présidentielle, mais aussi de pouvoir retrouver son poste militaire s’il n’était pas élu.

La communauté internationale appelée à soutenir les élections

Pour tenter de régler le différend, la loi remise en cause par le Sénat vient de faire l’objet des discussions entre les délégations des deux camps rivaux à Rabat, au Maroc. Lors de cette réunion consultative sur la loi électorale, les deux parties se sont accordées sur l’organisation des élections présidentielle et législatives, indique un communiqué. La rencontre a été l’occasion « d’outrepasser les différends actuels » pour mener la Libye vers « une étape durable et stable ». Ce qui traduit l’esprit de consensus qui règne dorénavant entre la Chambre des représentants et le Sénat. Et fort de cet acquis, les délégations appellent la communauté internationale à soutenir l’opération électorale qui s’annonce. Elles l’exhortent à veiller à garantir le respect des résultats de ces échéances à travers l’envoi d’observateurs internationaux pour en assurer le bon déroulement.

Les conclusions de la rencontre corroborent avec les attentes de la communauté internationale, selon lesquelles la priorité pour les Libyens est la tenue du scrutin présidentiel annoncé pour le 24 décembre dans le cadre d’élections générales. C’est pour cela que l’envoyé spécial et ambassadeur des Etats-Unis pour la Libye, Richard Norland, juge qu’il est « impératif que la campagne électorale commence tout de suite, dans une ou deux semaines ». « Le peuple libyen attend la possibilité de voter pour le candidat de son choix pour établir un gouvernement uni et avec assez d’appuis pour se débarrasser des forces militaires étrangères qui se trouvent en Libye », a-t-il plaidé lors de la réunion dans la capitale marocaine.

Quelques jours plutôt, le conseiller du département d’Etat américain, Derek Chollet, appelait les dirigeants libyens à « saisir la meilleure opportunité qui se présente » pour mettre fin au conflit avec la tenue prévue d’élections en décembre. « Les Etats-Unis continueront de soutenir ce processus vital », promettait-il à l’issue d’une visite à Tripoli.  

 

 

Nestor N'Gampoula

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