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Qui peut dire ?

Samedi 9 Octobre 2021 - 18:21

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Bien malin qui peut dire aujourd’hui ce qui sortira des tensions de toute nature dont nous subissons les effets individuellement et collectivement : pandémie du coronavirus, duels des Grands de ce monde, dégradation accélérée de la nature, montée en puissance incontrôlable des nouvelles technologies et de l’intelligence dite « artificielle », course aux armements classiques et nucléaires, multiplication planétaire des réseaux sociaux, etc…, etc… La vérité est que personne, aussi riche et puissant soit-il, n’est capable d’anticiper l’avenir d’une planète qui comptera plus de dix milliards d’êtres humains à échéance de quelques décennies.

Sur la base de ce constat de simple bon sens que nous sommes nombreux, très nombreux, de plus en plus nombreux à formuler sur les cinq continents, ressort une fois encore l’idée que seule une réflexion collective permettra de conjurer des maux dont les conséquences prévisibles se précisent de jour en jour. D’où cette idée, qui paraîtra probablement folle à nombre de nos lecteurs, selon laquelle, dans le même temps où s’organisent des réponses concrètes au dérèglement climatique dont la prochaine Conférence sur le climat qui se tiendra à Glasgow va s’occuper enfin sérieusement, dans ce même temps donc tous les peuples de la Terre devraient se concerter afin d’asseoir leur futur sur des bases plus saines, moins instables et donc moins dangereuses.

S’il est peu probable que les gouvernants des pays riches, obsédés par la résolution de leurs propres problèmes et l’affirmation de leur puissance à l’échelle de la planète, se mobilisent dans ce sens, il est certain que les dirigeants des pays dits « émergents » sont, eux, capables de le faire. Exactement comme cela s’est produit il y a quelques soixante-dix ans lorsque le Tiers-monde s’est réuni de façon informelle mais très efficace pour imposer aux « Grands » de l’époque la libération des vastes zones que ceux-ci avaient placées sous leur tutelle dans les siècles précédents, dans le but très matériel d’en exploiter les ressources naturelles.

L’abolition du temps et de l’espace qu’ont générée ces dernières décennies les nouvelles technologies, dans le champ de la communication tout particulièrement, rend possible aujourd’hui une telle mobilisation contrairement aux apparences. Elle permet, en effet, de faire entendre avec force la voix des nations jeunes  d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie où vivent près des deux tiers des humains, qui détiennent l’essentiel des ressources naturelles de la Terre et qui sont appelés à jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le dérèglement climatique ainsi qu’en témoigne notamment le développement du Fonds bleu du Bassin du Congo créé à Oyo, il y a quatre ans.

Si l’on réfléchit bien, les grandes puissances, qu’elles le veuillent ou non, vont être obligées d’écouter les appels à la raison qui montent du grand Sud. Et donc de prendre en considération les propositions que formulent, formuleront de plus en plus les dirigeants de ces nations afin de lutter efficacement contre les menaces qui s’accumulent pour eux comme pour tous les peuples de la Terre. Organiser, dans ce contexte, une conférence mondiale semblable à celle qui permit la création de l’Organisation des Nations unies au sortir de la Deuxième Guerre mondiale n’a rien d’illusoire ni d’utopique. Elle va très vite s’imposer comme une obligation.

Convenons-en pour conclure provisoirement sur le sujet : rien n’est plus important dans le moment présent que d’anticiper l’avenir afin d’en prévenir les dérives plus que probables.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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