Sport: nécessité d'une requalification du football féminin en RDC

Lundi 11 Octobre 2021 - 17:15

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Les Léopards dames viennent d’être écartées, de la vile manière, du tour qualificatif des éliminatoires de la Coupe du monde Costa Rica 2022. Battues et éliminées (0-5) de la course par les Lionnes indomptables du Cameroun U-20, le 10 octobre à Yaoundé, en match retour après la douche froide qui leur avait été infligée à l’aller (0-4), les Congolaises quittent la compétition la queue entre les pattes.

De quoi s’interroger sur les contreperformances enregistrées ces dernières années par la sélection nationale qui a toujours souffert d’un déficit d’encadrement dans un contexte social où elle a du mal à tirer son épingle de jeu. En effet, les préjugés et autres caricatures avilissantes souvent accolées aux joueuses n’aident pas cette discipline sportive à se développer. Elle est, encore et toujours, otage des clichés réducteurs d’une société qui considère la pratique du football comme l’apanage des seuls hommes. Et pourtant, bien des mutations se sont produites dans le domaine sportif où le clivage entre les athlètes des deux sexes s’est liquéfié au fil de temps suite aux tribulations d’un univers sportif en constante remise en cause.

La République démocratique du Congo (RDC) peut très bien rattraper son retard dans le développement du football féminin. Il suffit que les autorités sportives s’y impliquent activement pour requalifier cette discipline et en faire un sport d’avenir. Vivement, il est recommandé l’organisation d’une Fédération à même de la propulser. La requalification du football féminin passera nécessairement par sa structuration en posant les bases d’une administration et d’un management efficaces. Car, à l’instar des hommes, les joueuses congolaises sont appelées à vendre l’image de la RDC. Dans tous les stades où elles se produisent, elles portent l’étendard du pays et défendent ses valeurs. C’est non sans raison que la Fédération internationale de football associationi mise aujourd’hui sur cette discipline olympique qu’elle veut réellement compétitive et à même d’attirer vers elle des sponsors capables de la booster. Le financement de l’instance faîtière du football mondial aux fédérations nationales vise justement à bonifier la pratique du football féminin à une plus grande échelle.

Il s’avère qu’au Congo, la sélection dame n’est pas encore sortie de sa longue léthargie. Outre le fait qu’il n’existe pas de championnat en bonne et due forme à l’échelle nationale, le traitement infligé aux joueuses (prime, prise en charge, etc.) n’est souvent pas à la hauteur des attentes. Livrées à elles-mêmes, les joueuses qui ne savent à quel saint se vouer montent généralement sur l’aire de jeu, avec un mental au rabais, sans réelle motivation, juste pour la forme.

Pour rappel, la dernière participation des Léopards dames à la Coupe du monde remonte à 2008. Et depuis lors, les conditions sont loin d’évoluer. A titre d’exemple, pour préparer leur campagne des éliminatoires de la Coupe du monde /Costa Rica en 2022, les Léopards U20 n’ont même pas eu accès à un terrain et ont dû s'entraîner dans le parvis de l’hôtel de fortune où elles étaient logées, sur un sol boueux. Il est temps que les instances du football national accordent un regard intéressé à cette discipline sportive qui meurt à petit feu, à cause de l’indifférence générale.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les Léopards dames U20

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