Métrologie et normalisation : peu d’avancées en RDC

Jeudi 14 Octobre 2021 - 18:54

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La commémoration de la Journée mondiale de la normalisation n’a pas fait de vague en République démocratique du Congo (RDC), le 14 octobre. Son but ultime est de réveiller la conscience collective sur l’importance des activités de normalisation tant pour l’économie mondiale que nationale, ainsi que de promouvoir son rôle dans les activités des entreprises, des industries et des consommateurs.

 

Pour cette année, le thème retenu est «Une vision commune pour un monde meilleur». Comme toujours, les grands organismes internationaux de normalisation, notamment l'Organisation internationale de normalisation, l'Union internationale des télécommunications et la Commission électrotechnique internationale, profitent de cette journée pour sensibiliser le monde à l’enjeu crucial de cette matière. Le thème de cette année a un rapport direct avec les objectifs de développement durable (ODD) qui bataillent pour l’atténuation des inégalités sociales, le développement d’une économie durable et le frein aux changements climatiques. Pour atteindre les objectifs précités, il faut la contribution des normes internationales et l’évaluation de la conformité. En d’autres termes, les normes internationales constituent un atout non négligeable dans la réalisation des ODD. Mieux, même dans une lutte acharnée comme celle engagée contre le coronavirus, les normes internationales permettent de renforcer  les sociétés face  à la crise sanitaire.

Le Congo démocratique : mauvais élève ?

Pour le cas de la RDC, il existe actuellement un millier de normes nationales tirées en grande majorité des organismes internationaux et régionaux de normalisation. Comme l’explique l’Association pour la promotion de la métrologie et la normalisation en RDC (Apromen), le système de la normalisation, dans son ensemble, est fondé sur la collaboration. « Il permet de travailler main dans la main pour donner aux individus les moyens d’aborder de front les défis de la durabilité avec des solutions concrètes », insiste Bertin Ntumba, le président de l’Apromen.

Mais quelle est exactement la situation du pays ? Bertin Ntumba note, parmi les défis majeurs, une législation à adapter aux principes modernes guidant les pratiques normatives et susceptibles de mieux appuyer l’atteinte des résultats des ODD. Il ajoute aussi une pratique éparse et très faible, ainsi que l’existence d’une proposition de loi relative à la métrologie et à la normalisation adoptée au Sénat faisant l’objet d’une commission paritaire Sénat-Assemblée nationale depuis 2014.

Toutes ces faiblesses expliquent la faible intégration nationale, régionale et internationale de la RDC. A cela, il y a également une réelle difficulté à exporter des matières premières à haute valeur ajoutée, ainsi que la difficulté à diversifier et à rendre plus compétitifs les produits et services locaux. Pour mettre au point un système normatif répondant aux enjeux nouveaux d’un pays en quête d’émergence, l’Apromen fait des recommandations, notamment l’intensification des campagnes de sensibilisation, de formation et de plaidoyer. Par ailleurs, selon elle, il s’impose aussi l’urgence d’activer la mise en place d’un cadre légal et réglementaire cohérent dans une démarche inclusive. En définitive, les réformes de la pratique rationnelle des activités de normalisation en RDC restent un élément-clé pour atteindre les objectifs d’intégration économique et de développement durable.

Laurent Essolomwa

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