Covid 19 : renforcement du dépistage dans huit pays africains

Lundi 18 Octobre 2021 - 12:23

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Pour inverser  la tendance et freiner la transmission de la pandémie, le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique a annoncé le lancement d’une nouvelle initiative visant à renforcer le dépistage communautaire dans huit pays du continent.

Parmi les pays participant au programme, figurent le Burundi, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Congo, le Sénégal et la Zambie. Pour sa mise en œuvre, l’OMS a mis à disposition 1,8 million de dollars aux huit pays. Le programme vise à atteindre plus de sept millions de personnes dès 2022, et augmenter de 40% la capacité de dépistage dans chaque pays participant, pour atteindre le seuil recommandé par l’OMS. Actuellement, une vingtaine de pays, soit plus d’un tiers des pays africains, n’atteint pas ce seuil. Malgré une baisse du nombre de cas et des morts ces dernières semaines, les taux de vaccination restent faibles. Seuls 30% des cinquante-quatre pays du continent ont entièrement vacciné 10 % de leur population, contre près de 90% dans les pays riches. Selon les estimations, entre 65% et 85% des infections à la covid-19 en Afrique génèrent peu ou pas de symptômes.

Passer à l’offensive et à la question des droits de propriété intellectuelle

Seulement, les individus asymptomatiques jouent un rôle clé en facilitant la transmission à des personnes vulnérables. « Les autorités de santé publique en Afrique se sont jusqu’à présent concentrées, à juste titre, sur la gestion des cas qui arrivent dans les centres de traitement et les hôpitaux », a déclaré la directrice du Bureau régional de l’OMS pour Afrique, Dr Matshidiso Moeti. « Mais le moment est venu de passer à l’offensive et de travailler avec les communautés locales pour briser les chaînes de transmission et empêcher l’apparition d’épidémies plus importantes », a-t-elle ajouté.

L'une des questions les plus controversées dans le débat sur les inégalités dans la réponse à la covid-19 est une proposition de renonciation à la propriété intellectuelle. Pour les partisans, cela accélérerait le transfert de technologie et de capacité de fabrication, ce qui aiderait à réduire la disparité des taux de vaccination, et peut-être même commencerait à ébranler un modèle commercial pharmaceutique qui laisse des milliards de personnes pour compte. Pour les opposants à leur levée, cela réduirait les incitations pour les entreprises à développer des vaccins.

Lors du lancement de la nouvelle « Stratégie des Nations uniespour la vaccination mondiale contre la covid-19 d'ici à mi-2022 », le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a révélé que dans la lutte contre la covid-19, « le leadership et le pouvoir ne sont pas alignés » et que l'ONU « n’a aucun pouvoir pour forcer les entreprises à délivrer des licences ».

Environ 77 % des 6,41 milliards de doses de vaccin administrées jusqu'à présent dans le monde sont allées à des personnes vivant dans des pays à revenu élevé et intermédiaire supérieur. La proposition de l'Inde et de l'Afrique du Sud de renoncer aux protections de la propriété intellectuelle pendant au moins trois années reste donc au point mort, malgré le soutien de plus de cent pays. L'opposition européenne  suscitée par des inquiétudes quant à l'impact sur l'innovation pharmaceutique a suffi à bloquer l'adoption d’une dérogation. Ce nationalisme vaccinal endémique fait que seulement neuf pays africains ont atteint un objectif de référence de l'OMS pour vacciner 10% de leur population. « Maintenant, nous comprenons que le prix que nous devons payer pour installer une capacité de production de vaccins est bien inférieur au prix que nous payons actuellement », a déclaré le directeur exécutif de l'African vaccine manufacturing initiative, Patrick Tippoo.

Noël Ndong

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