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Humeur : 072 filles mères et scolarité, vrai problème au Congo !

Lundi 25 Octobre 2021 - 19:29

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Nombreuses sont des filles qui ont abandonné leur scolarité pour le statut de « mères ». Il est difficile pour elles de concilier les deux à cause de certaines pesanteurs socio-économiques et/ou à cause du manque de leur engagement individuel de pouvoir assumer les deux statuts, à savoir celui de l’élève et celui de la fille-mère.

 Cet abandon prend de plus en plus de l’ampleur, d’où il faut en parler pour attirer l’attention de la population et des autorités en charge des questions d’éducation nationale, sans oublier celle de certaines structures œuvrant pour l’épanouissement intellectuel de la jeune fille. Pourquoi assistons-nous aujourd’hui au décrochage tout azimut de la scolarité par la jeune fille-mère ?

Des jeunes filles-mères abordées donnent, à quelques différences près, les mêmes avis. « Je préfère m’occuper de mon bébé que de continuer l’école ». Réponse peut-être juste du point de vue social, mais à nuancer et dangereuse du point de vue socio-professionnel et même socio-économique. Car ce n’est pas parce qu’on est devenu « fille-mère » que l’on devrait jeter l’éponge ! Et encore, une minuscule frange de ces jeunes filles-mères épingle pour cause de l’abandon de leur scolarité, la stigmatisation dont elles sont victimes de la part de leurs camarades d’école, des enseignants et même de certains parents. C’est bizarre !

Pour notre part, toute une kyrielle de causes explicatives peut être à l’origine de cet abandon de l’école par la jeune fille-mère. La première serait connue de tous : la faillite éducationnelle des parents. Ce que les hommes des sciences sociales appellent par « enculturation ratée ». C’est une vraie démission des parents qui s’explique par un laisser-aller. Des enfants sortent et reviennent tard sous l’œil impuissant de l’autorité parentale.

 La deuxième, c’est le snobisme des jeunes filles, c’est-à-dire un vrai mimétisme, le fait de vouloir avoir tout le confort social le même jour comme l’« autre » fille du même quartier et cela les pousse à des grossesses non désirées.

Entre autres causes, l’influence négative de l’internet. Des jeunes filles en ville sont devenues des célèbres internautes. Elles consultent non pas des sites classiques d’informations salutaires mais ceux qui laissent à désirer et le « vécu » de ces films projetés les pousse à aller essayer. D’où l’école devient non pas un endroit d’apprentissage mais de visionnage de films pornographiques à travers leurs smartphones. Et c’est cette précarité qui pousse parfois des enfants à être toujours dehors à la recherche des petits amis géniteurs des grossesses non voulues.

La conséquence la plus désastreuse est que cette fille devenue mère et qui a « cassé sa scolarité » finira un jour dans l’illettrisme et l’analphabétisme qui sont des vrais freins de l’émancipation féminine et de son intégration socio-professionnelle. Ainsi donc, son avenir est hypothéqué. Non, être fille-mère n’est pas un frein à la scolarité. Parents et autorités en charge des questions éducatives, voilà un problème qui nécessite sans plus tarder des solutions pour l’arrêter net, sinon il atteindra un point de non-retour !

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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