Livre : « Le puzzle de la restauration » d’Aïchatou Djibrilia Bopaka

Jeudi 28 Octobre 2021 - 19:27

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Souriante, joviale et pleine de vie, qui aurait pu imaginer qu’Aïchatou Djibrilia Bopaka, la vingtaine révolue, mère de trois enfants, eut subi des abus sexuels dans son enfance qui lui ont valu pendant une vingtaine d’années une instabilité émotionnelle ? Aujourd’hui, apaisée par ce passé qui la consumait de l'intérieur, elle raconte son parcours douloureux et suggère a posteriori des clés pour parvenir à la restauration de l'âme, avec l'aide du Saint-Esprit.

 

 

 

" Le puzzle de la restauration", ouvrage de 170 pages, est comme l’indique l’auteure un moyen pour se réconcilier avec soi-même en ce début de rentrée scolaire. Guérir de ses blessures intérieures, envisager une nouvelle saison avec Dieu, sont possibles, assure Aïchatou Djibrilia Bopaka qui a subi des abus sexuels entre ses 5 et 11 ans par différents membres de sa famille. Des abus qui transformeront sa vie en un véritable cauchemar. A l’adolescence, c’est la descente aux enfers. Humiliée au plus profond de son âme, en total manque d'estime de soi, elle fait des choses dont elle n’est pas fière aujourd’hui. Ces violences, dit–elle, « avaient intérieurement détruit l’enfant, l’adolescente et la jeune femme que j’étais. Cela m’avait rendue émotionnellement, psychologiquement et même spirituellement instable ».

Entre vie malheureuse, dépendance, rejet, abandon, colère, amertume, injustice, insécurité, mauvaises décisions qui l’on conduite tour à tour à la débauche, à trois tentatives de suicide, des crises d’anxiété, la jeune fille devenait invivable, ne voulant pas se remettre en question et rejetant toutes fautes sur les autres. Ces abus ont négativement influencé sa vie sociale, familiale, professionnelle et même sentimentale « car cette douleur aussi muette qu’elle pouvait être de l’extérieur, était tout autant bruyante à l’intérieur », a fait savoir l’auteure. 

Devant tant de cruauté, on retient difficilement ses larmes, on tâtonne face à certaines pages, de peur de découvrir le pire. On reprend son souffle et l’on entre dans cette histoire, où la jeune fille, alors âgée de 5 ans, nous embarque dans un monde cruel et inimaginable et oblige le lecteur à s’arrêter un court instant. On est alors pris entre les mailles de ce récit incroyable et l’on s’interroge sur la nature humaine. Comment l’être humain peut être aussi cruel ? Pourquoi ce silence des parents ? Comment un enfant pouvait-il subir tant d’atrocité dans le silence ? Autant de questions qui restent malheureusement sans réponses.

En effet, entre larmes et colère, l’histoire d’Aïchatou regorge d’une flopée de petits secrets  d’enfance, le tout sur un fond de tendresse où se tisse au fil des pages sa souffrance qui fort heureusement s’arrête quand elle accepte d’ouvrir son cœur à Dieu et comprend une chose capitale. « On n’est pas le fruit du hasard car la vie de l’homme est semblable à un puzzle  dont les pièces sont disposées  sur une surface plane  dans les mains de Dieu, qu'Il prend le soin d'assembler en les emboîtant les unes dans les autres, afin de reconstituer le puzzle parfait, selon le plan préétabli par Lui », témoigne-t-elle. Devenue sa planche de salut, cette relation lui redonne goût à la vie et lui insuffle la force de pardonner à ses bourreaux.

Facile à dire qu’à faire, déclare Aïchatou qui insiste néanmoins qu’il faille passer par cette étape pour pouvoir aller de l’avant et prendre sa vie en main. L’auteure précise que le viol ne s'efface pas, mais on apprend à vivre avec ; non plus comme un traumatisme mais plutôt comme un tremplin. C'est de se dire : « Cela m'est arrivé, j'en suis consciente, mais aujourd'hui il me revient de choisir l'issue que prendra ma vie, c'est à moi seule de décider si je continue de m'apitoyer sur mon sort ou si je décide de changer mon histoire ». 

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

La couverture de l'ouvrage

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