Collectivités locales : la mairie de Brazzaville confrontée aux difficultés financières

Mercredi 10 Novembre 2021 - 12:30

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Le Conseil départemental et municipal de Brazzaville traverse depuis plusieurs mois une situation financière très difficile d’autant plus que la commune n’arrive plus à mobiliser ses recettes, surtout les recettes fiscales et les subventions diverses.

Le maire de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, a peint le tableau sombre le 9 novembre à Brazzaville, au cours d’une séance de travail avec le bureau du Sénat conduit par son président, Pierre Ngolo. Selon lui, la commune qui recouvrait jusqu’en février dernier ses recettes fiscales lui permettant de remplir quelques obligations, surtout salariales, par le biais des impôts et du trésor, n’en reçoit plus rien.

« Depuis mars, la commune de Brazzaville ne contrôle plus ses entrées à cause de l'institution par le ministère des Finances d'un guichet unique. Malheureusement, nous pensons que ce système n’a pas été bien huilé, testé, si bien que nous avons rencontré des problèmes. Le ministère n’arrive plus à faire la distinction entre les impôts d’Etat et les impôts locaux. Le tout va dans un fourre-tout et cela occasionne un manque à gagner pour la commune », a expliqué Dieudonné Bantsimba.

Il a rappelé que des propositions ont été faites au ministère des Finances pour arrêter ce système qui ne marche pas, le temps de l’affiner et de revenir à l’ancien système. « Les recettes qui ont été recouvrées, de mars à août, représentent près de trois milliards FCFA. Que l’on nous rétrocède cet argent qui était à la Banque postale. Même si on n’a pas la distinction entre l’impôt local et l’impôt d’Etat, on pourrait se fonder sur les recettes de 2020 », a plaidé le maire de Brazzaville, précisant qu’il s’agit d’un manque à gagner de près de 700 millions FCFA pour la commune.

Du coup, l’exécutif local n’est plus en mesure de respecter le moratoire signé avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qui lui a permis de payer au moins 160 millions FCFA. « Depuis ce mois, nous ne payons plus la CNSS, la dette a encore augmenté. Nous n’arrivons même plus à boucler nos salaires, nous essayons de jongler », a-t-il insisté.

Etablissement à budget de transfert, la mairie de Brazzaville doit mobiliser environ 600 millions FCFA sur fonds propres pour payer ses salariés et attendre 630 millions de l’Etat. Des subventions qu’elle ne reçoit plus depuis neuf mois. « En dehors des 630 millions des salaires, quand nous allons réclamer les centimes additionnels recouvrés à partir des mandats payés, on nous dit que c’est avec cet argent qu’on vous paye les 630 millions FCFA. Alors qu’au ministère on nous a toujours dit que c’est un apport de l’Etat aux salaires de la mairie... », a dénoncé le président du Conseil départemental et municipal.

Le ministère a promis, a-t-il dit, de signer un moratoire d’apurement qui tarde à venir depuis le mois de mai. Président de l’Association des maires du Congo, Dieudonné Bantsimba a rappelé que même les 14 milliards FCFA prévus dans le budget pour le transfert des compétences et des moyens pour la santé et l’enseignement (les 14 milliards FCFA) ne sont pas parvenus aux ayants droit.

 « Nous vivotons et faisons face aux menaces de grève des travailleurs à chaque instant. Si nous continuons dans cet élan, la situation sociale n’est pas bonne puisqu’il y a des grèves latentes dans les communes de Dolisie, Nkayi, Mossendjo. La situation de ces communes est grave plus que celle de Brazzaville. Nous sollicitons le concours du bureau du Sénat pour que quelque chose se débloque », a conclu Dieudonné Bantsimba.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le bureau du Conseil départemental et municipal/DR

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