Forum sur la paix de Paris : l’Afrique bénéficie de transferts technologiques pour la production des vaccins

Samedi 13 Novembre 2021 - 11:45

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Le président français, Emmanuel Macron, a salué les chefs d’Etat présents, « montrant que le dialogue se poursuit et est indispensable ». En Afrique, notamment au Sénégal, en Afrique du Sud et au Rwanda, les transferts technologiques ont été actés pour augmenter la production des vaccins sur place.

Emmanuel Macron a souligné la crise du multilatéralisme, la remise en cause d’accords signés, qui ont poussé à « bâtir de nouveaux destins collectifs », et s’est félicité du retour des Etats-Unis dans le club du multilatéralisme. Il croit au « multilatéralisme efficace », qui a besoin de plus de force, plus de légitimité, avec des réponses concrètes, avec de nouveaux  acteurs, de nouvelles méthodes, de nouvelles coalitions et à fixer le cap par des rendez-vous réguliers. Il a proposé une méthode, celle de la coopération, associant les Etats, les entreprises, les ONG,  les structures régionales, les académies, les activistes pour « bâtir des coalitions d’actions, comme la COP sur le climat, comme tous les porteurs de projets le font ». Puis Emmanuel Macron a fait le point sur les engagements pris en 2020, sous l’appellation « Le consensus de Paris » dont les objectifs sont d’aller au bout de la réponse universelle à la pandémie.

Ainsi, au milieu du premier trimestre 2022, la France aura dépassé les 120 millions de doses offertes. Mais, les engagements du G7 et du G20 ne sont pas suffisants, a reconnu le président français. « On vaccine dix fois moins vite sur le continent africain », a rappelé Emmanuel Macron,  avant d’appeler à accélérer la cadence, en accélérant les dons de doses ; puis en renforçant la transparence sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé, en renforçant le système de santé dans les pays les plus fragiles, en accroissant le partenariat avec l’Unicef, et collectivement en bâtssant « une aide renforcée à l’égard des systèmes de soins primaires ». Cette solidarité sera concrétisée lors du sommet Union européenne/ Union africaine,  qui se tiendra à Bruxelles, en février 2022.

Le chef de l’Etat français a aussi appelé à accélérer les moyens de lutte contre la pandémie sur tous les continents. En Afrique, notamment au Sénégal, en Afrique du Sud et au Rwanda, les transferts technologiques ont été actés pour augmenter la production des vaccins sur place. La Côte d’Ivoire devrait suivre. Le continent africain ne représente que 20% de vaccins - quelles que soient les épidémies -, et n’a que 2% de capacité de production. il faut donc, dans la durée, contre ce virus et au-delà, poursuivre ces transferts de technologie et des capacités de production, a insisté Emmanuel Macron. Il a aussi appelé à adopter un cadre clair dans le cadre du G20, puis à lever les restrictions aux exportations qui ont été un blocage, améliorer la transparence sur les contrats d’approvisionnement en obtenant un accord à l’Organisation mondiale du commerce(OMC), « pour que le partage de la propriété ne soit plus une entrave à l’accès équitable et bâtir un mécanisme solide de prévision et d’alerte précoce des crises sous l’égide  de l’OMC ».

Réduire les inégalités aggravées par la pandémie

 

Le deuxième engagement pris en 2020, c’est de réduire les inégalités aggravées par la pandémie. Parmi les avancées dans le domaine, il y a les Droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international, en vue d’accompagner la sortie de crise. Soit 650 milliards  de dollars. Une partie de ces DTS des pays les plus riches a été réallouée vers  les pays à revenu intermédiaire et les pays en développement.  La part de l’Afrique était de 33 milliards de dollars. Elle a été portée à 100 milliards de dollars, couvrant seulement un tiers des besoins africains sur un an. L’autre avancée est une taxation des profits des multinationales, notamment des produits numériques pour l’égalité mondiale.

En matière d’éducation, la crise a privé au moins 1,5  milliard d’enfants d’école. Au moins onze millions de jeunes filles et de jeunes garçons ne retrouveraient pas l’école, principalement sur le continent africain. Il faudrait investir davantage dans l’éducation qui est « une cause mondiale ».  « La pandémie, le terrorisme ont pour victimes nos enfants », a martelé Emmanuel Macron, citant le cas des pays du Sahel où des écoles subissent des fermetures à cause de « cette politique de terreur ».

Sur la lutte contre les inégalités, notamment la démographie mondiale, dont les migrations ne sont qu’une conséquence, elle doit conduire à un réaménagement des financements, la pensée même, de « notre organisation internationale. Nous ne pourrons durablement, avoir un nord qui vieillit, de plus en plus en bonne santé,   sud qui fait de plus en plus d’enfants, avec si peu de perspectives. Tout cela ne créera que tension, si nous ne savons pas mettre au cœur de nos politiques de développement, de l’investissement, la question démographique, et des inégalités qu’elle crée », a souligné Emmanuel Macron.

 Le troisième axe, c’était de redéfinir le consensus et l’engagement sur le climat et la biodiversité. « Les jeunesses de tous nos pays nous appellent à faire plus, sur notre capacité collective à  tenir nos promesses en matière d’engagement climatique à 1,5° d’ici à la fin du siècle et les fameux 100 milliards de dollars pour aider les pays en développement », a rappelé le président français, qui s’est félicité, par ailleurs, de l’engagement pris lors du G20  d’arrêter le financement international d’achat de centrales à charbon, « une révolution », selon lui, avant d’insister sur le renforcement de la démocratie et du genre.

Noël Ndong

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