Patrimoine culturel immatériel de l’humanité : les experts débattent sur l’inscription de la rumba congolaise

Samedi 4 Décembre 2021 - 12:17

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En route vers l’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, c’est l’objet de la table ronde qui s’est ouverte le 3 décembre à Brazzaville, dans la salle de conférences du rectorat de l’Université Marien-Ngouabi, sous les auspices du ministre de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo.

Après le mot d’usage du président du Comité scientifique, le Pr Joachim Emmanuel Goma-Thethet, le ministre de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo, a ouvert la table ronde. Il s’est dit heureux de se retrouver au croisement de plusieurs intelligences réunies à Brazzaville pour débattre du concept rumba qui est si cher aux deux Congo. A propos, Dieudonné Moyongo a salué la délégation de la République démocratique du Congo (RDC) conduite par le Pr André Yoka Lye Mudaba.

En réalité, les chercheurs des deux pays avaient été sollicités par le ministère de la Culture et des Arts et le Comité scientifique chargé de ladite inscription, pour participer à un colloque international à propos. Mais les conséquences de la pandémie à corona virus "Covid 19" sur la circulation transfrontalière des biens et des personnes n’ont malheureusement pas permis la tenue, à Brazzaville, de cette rencontre intellectuelle. Cette dernière a été substituée par la présente table ronde qui permettra des échanges fructueux entre les chercheurs sur les aspects liés à l’origine, à l’histoire, à la sociologie, à l’évolution et à l’économie de la rumba congolaise, a-t-il expliqué.

« Cette table ronde représente la contribution des chercheurs de la République du Congo au processus d’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité… Grâce à cette rencontre, nous sommes heureux de constater que nos chercheurs ont produit des réflexions académiques de qualité sur la rumba congolaise. Ces savoirs et bien d’autres à venir seront, j’en suis convaincu, enseignés dans les facultés et dans les écoles des métiers des arts et diffusés dans les revues scientifiques, les colloques et conférences », a déclaré le ministre de la Culture et des Arts.

S’en est suivie la leçon inaugurale du président du comité scientifique conjoint RDC/ République du Congo, le Pr André Yoka Lye Mudaba, portant sur la candidature de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité : exposé de motifs. A l’issue de celle-ci, les conférenciers ont débuté les travaux en panel. Trois panels au total pour une dizaine de conférences.

Les thèmes débattus

Le premier panel a porté sur le retour transdisciplinaire sur la genèse de la rumba congolaise. Les conférences suivantes ont été présentées : « Approche originelle et polyphonique tonales de la rumba congolaise » par Elvis Brunell Natou; « Aux origines de la rumba congolaise, la danse "nkumba", du petit État de Bungu aux indépendances africaines » par Jean Félix Yekoka. Et enfin, « Musique et danses de l’ancien Nsundi septentrional, éléments de connaissance de la rumba congolaise » par Roland Christian Mbinda Nzaou.

Le deuxième panel portant sur Emergence, évolution et parcours de la rumba congolaise a connu des conférences suivantes : « De Cuba aux deux Congo : dynamiques sonores et éclosion identitaire de la rumba congolaise » par Henri Ossebi ; « La rumba congolaise "danse" à travers les époques » par Charles Bouetoum-Kivindou ; « Les variations linguistiques dans la rumba congolaise : mixité culturelle ou croisements identitaires ? »  par Stevio Ulrich Baral-Angui ; « Rumba-ndumba : regard d’un peintre sur la rumba congolaise » par Trigo Piula ; et « La rumba : un courant philosophique des systèmes de représentations bantu » par Grégoire Léfouoba.

Enfin le troisième panel a porté sur « Itinéraires transfrontaliers de la rumba congolaise : Afrique-Europe-Amériques» . Il a connu trois conférences exposées tour à tour par Clément Ossinondé sur le thème « L’aller et retour de la rumba » ; Lucien Niangui Goma sur le thème « Les survivances culturelles kongo dans l’espace afro-américain : cas de la rumba du 17e au 19e siècle » ; puis le Pr Joachim Emmanuel Goma-Thethet sur « Joseph Kabasele, Jean Serges Esssous, Manu Dibango et Sam Mangwana : les quatre mousquetaires de la rumba congolaise ».

La première journée a été agrémentée par Djoson philosophe et son groupe Super Nkolo Mboka lors de la cérémonie d’ouverture, puis Kosmos Mountouari, à la fin des travaux qui ont repris le 4 décembre.

Notons que ce projet est accompagné par l’Unesco dont la représentante en République du Congo a pris part à l’ouverture de cette table ronde.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Les conférenciers posant avec le ministre de la Culture et des Arts / DR

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