Relance économique : les incertitudes de la FEC sur un article repris dans le projet de loi budgétaire 2022

Samedi 4 Décembre 2021 - 15:01

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La Fédération des entreprises du Congo (FEC) déplore des mesures inadéquates arrêtées à l’heure de la covid-19. En juillet 2020, elle était déjà montée au créneau pour avertir le gouvernement de la République que 61 % des entreprises espéraient bénéficier des allègements fiscaux et qu’au moins 26% voulaient des prêts concessionnels dans le cadre de la lutte contre les effets pervers de la crise sanitaire. En scrutant le projet de budget 2022, tout laisse croire que l’exécutif national abandonne le secteur privé à son triste sort, s’inquiète son président national, Albert Yuma.

Pour le président de la FEC, l’article 11 du projet de loi des finances 2022 ne va dans le sens de relancer les activités économiques après la covid-19. Il a profité de l’assemblée générale du patronat national pour s’exprimer ouvertement sur plusieurs sujets dont les mesures post-covid du gouvernement Sama Lukonde. « Le secteur privé est laissé à son propre compte dans la lutte contre les effets pervers de la pandémie », a-t-il lancé sans détour.

En effet, cet article confère désormais au ministre des Finances le pouvoir de fixer le prix des vignettes fiscales à apposer à certains produits fabriqués localement et d’importation, dont les bières et boissons gazeuses, l’eau de table, la limonade et le service mobile. Comme le fait remarquer Albert Yuma, il faut faire attention aux méfaits d’une telle mesure sur une économie encore fragile. La FEC rappelle à cet effet les nombreux avertissements pour ne pas  mettre à la charge des entreprises les frais de ce système d’apposition des signes fiscaux et son application à la production locale. «L’efficacité de ce mécanisme dans la lutte contre la fraude douanière et la contrebande d’une part et la promotion d’une concurrence saine et loyale d’autre part reste à démontrer, à l’aube de la mise en œuvre de la Zlecaf »,a-t-elle sigbifié.

Il critique à la fois le fond de la mesure ainsi que le processus unilatéral de son adoption au grand dam du secteur privé. « Le forcing que l’on observe aujourd’hui pour imposer aux entreprises le système de traçabilité des droits d’accises, sans consensus avec le secteur privé, va engendrer les effets inverses à ceux prétendument attendus », souligne-t-il.  

Pour l’heure, rien n’est perdu. En effet, le projet de loi des finances se trouve encore au niveau du parlement. La FEC espère faire adhérer le maximum d’élus à sa cause pour que la mesure ne soit pas reprise dans cette loi des finances.  Le débat reste ouvert et, déjà, des voix s’élèvent pour remettre en question l’offensive du secteur privé.

Albert Yuma a cité le cas de la faillite du secteur du tabac pour mettre en garde les autorités nationales. Selon lui, l’application d’un tel système a conduit à la fermeture de la quasi-totalité des usines de transformation. Non, a rétorqué un analyste, il y a bien eu toute une campagne mondiale contre le tabagisme pour décourager les fumeurs. Rien ne permet d’insinuer une relation de cause à effet entre la mesure gouvernementale et les difficultés du secteur.

Laurent Essolomwa

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