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Les leçons de la rumba

Samedi 18 Décembre 2021 - 17:05

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Ce que démontre, une fois de plus, l’inscription par l’Unesco de la « rumba congolaise » sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité est bien le fait que dans le monde très pragmatique, très matérialiste où nous vivons, la culture, l’art, la musique, la tradition figurent parmi les actifs les plus sûrs, les plus solides parce que les plus durables de toute société humaine. Et que, par conséquent, cet héritage du passé doit être protégé, soutenu, diffusé de mille et une façons à travers le monde grâce aux technologies modernes de communication qui effacent le temps  comme  l’espace.

Ayant rassemblé au cours des vingt dernières années une collection unique de pièces anciennes sur toute l’étendue du Bassin du Congo, qui sont exposées dans notre Musée-galerie Les Manguiers à Brazzaville, et ayant contribué activement à l’édification du musée Kiébé-kiébé de N’Golodoua sur les berges de la rivière Alima, près d’Oyo, nous sommes bien placés pour dire, ou plutôt répéter que l’un des enjeux majeurs du temps présent, dans cette partie du monde comme partout ailleurs, est bien la conservation du capital artistique, culturel, symbolique hérité des siècles précédents. Une action que les pays comme la Grèce, l’Egypte, la Chine, la Russie, la France, l’Italie, les Etats-Unis et bien d’autres ont menée avec une constance remarquable dont ils tirent aujourd’hui de grandes ressources. Une action que les pays comme les deux Congo doivent maintenant s’employer à concrétiser afin d’en tirer à leur tour des grands profits.

Le Bassin du Congo, pays des Grands Lacs compris, ayant une très longue et très riche histoire dont il reste fort heureusement d’innombrables traces dont beaucoup remontent à l’origine de l’humanité, il importe au plus haut point non seulement de préserver ce capital unique, mais aussi de le mettre en valeur de mille et une façons afin qu’il attire l’attention du monde entier. Exactement comme cela vient de se produire avec la rumba congolaise qui figure désormais en très bonne place dans la liste des actifs culturels de l’Afrique.

Tout comme cela s’impose aujourd’hui dans le domaine économique, financier, sanitaire, sécuritaire, la coopération culturelle, artistique, historique devrait, nous semble-t-il, figurer en très bonne place dans la liste des priorités que se fixent les autorités de cette partie du monde non seulement pour la décennie en cours mais également pour les décennies à venir. Et, de ce point de vue, la coordination des actions entre  Brazzaville et Kinshasa ne pourrait avoir que des effets positifs, bénéfiques, dont les deux pays tireraient à coup sûr de grands, très grands avantages.

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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