Cinéma : « Une machine à tuer » s’insurge contre les tragédies à l’est de la RDC

Jeudi 20 Janvier 2022 - 19:19

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Tourné dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, le film a fait l’objet d’une projection en première le 10 décembre dernier au Palais du peuple de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), devant un public hétérogène.

Le long-métrage documentaire de 56 mn alerte l’opinion nationale et internationale sur les enjeux des conflits à répétition à l’est de la RDC, en particulier sur la situation de la femme congolaise, et met en lumière différents protagonistes qui se livrent à la bataille de force pour le retour de la paix et la sécurité dans cette zone. Le réalisateur de ce film, Richard Thumitho, qui a vécu cette guerre à l’est de la RDC à un moment de sa vie, au début des années 2010, le considère comme sa contribution dans la lutte pour la paix dans cette partie de son pays.

« Il faut que chacun fasse sa part, ce qu’il peut. En tant que cinéaste, c’est ma façon de raconter l’histoire de ce qui se passe. J’ai amené ici les voix de ceux qui ne peuvent pas arriver à Kinshasa, mais malheureusement les décideurs n’ont pas participé à la projection. Quand tout va finir, nous allons parler du développement de l’est », a déclaré Richard Thumitho lors de la projection du film.

Le film accorde la parole aux différentes couches de la population pour faire entendre leurs voix. Ces victimes dont certaines sont en larmes, des artistes, des militants, des pygmées, des médecins, des avocats, des auditeurs militaires, tous ignorent les vraies raisons de cette insécurité incessante, comme le témoigne le réalisateur. « Si les causes de ces massacres étaient connues, la solution seraient trouvée. Certaines victimes à qui on a amputé des bras ou des jambes estiment désespérément que même les militaires qui prétendent les sécuriser sont des ADF la nuit », a-t-il laissé entendre.

Par ailleurs, l’avenir de la jeunesse congolaise est une préoccupation de ce film car dans cette partie de la RDC en proie à des menaces et aux massacres contre nature. Cette insécurité qui continue de faire de nombreux déplacés ne permet pas aux enfants en âge scolaire de se rendre à l’école et sont également victimes des maladies. Ce film inclut aussi les témoignages des jeunes filles contraintes à se prostituer.

« Une mélodie de plus à chanter, personne ne peut dire qu’elle ne connaît pas cette situation, elle chante chaque jour mais toujours sans résultat. Ce qu’il faut maintenir, c’est se mettre en action. Nous continuerons à interpeller jusqu’à ce que ça devienne une menace. Toutes ces guerres à l’est du Congo, c’est pour les minerais et c’est la population qui est attaquée et non les zones minières », a martelé le réalisateur.

Notons que d’autres projections de ce film sont attendues à Goma, Beni, Butembo, Bumia et en Belgique, en février prochain. Le film est déjà en sélection officielle dans quatre festivals, à savoir en Allemagne, en Suisse, en Inde et en Bangladesh.

Cissé Dimi

Légendes et crédits photo : 

L'affiche du film/DR

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