Baie de Loango : le processus de création de l’aire marine protégée touche à son terme

Jeudi 27 Janvier 2022 - 13:00

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Un atelier relatif à la consultation publique sur le rapport d’étude juridique et de statut relatif à la création de l'aire marine de la baie de Loango a récemment eu lieu au siège de la préfecture du Kouilou. L’activité a réuni toutes les parties prenantes du projet.

Organisé le 24 janvier par le ministère de l’Economie forestière, avec l’appui des partenaires et ONG œuvrant pour la protection de l’environnement,  l’atelier de consultation, placé sous la houlette du secrétaire général du département du Kouilou, Léa Désiré Ondongo Bamboli, a eu comme objectif d’approfondir la concertation avec les parties prenantes (communautés locales, organisations de la société civile, représentants du secteur privé et autres). Cela, en vue de la validation définitive du choix du statut légal et du mode de gestion adapté à la future aire marine protégée, la première du genre au Congo.

En effet, située dans le département du Kouilou, à 20 Km de Pointe-Noire, la baie de Loango renferme des écosystèmes marins et côtiers exceptionnels à l’échelle planétaire qui en font un site d’alimentation, de reproduction et de croissance pour de nombreuses espèces, dont les tortues marines. Parallèlement, ces écosystèmes contribuent considérablement à l’économie nationale et à la réduction de la pauvreté. 

Malheureusement, comme l’a signalé Léa Désiré Ondongo Bambouli, ces écosystèmes et les espèces biologiques sont confrontés à plusieurs menaces du fait des pressions anthropiques (érosion côtière, surexploitation des ressources halieutiques, pollution et autres). Pour lui, le projet de création de l’aire marine protégée de la baie de Loango, mis en œuvre par le gouvernement de la République et le Programme des Nations unies pour l’environnement depuis 2018, «est un sujet de soulagement, au regard des objectifs fixés, qui concourent à contenir la menace».

Une présentation du rapport de l’étude sur l’analyse approfondie des options du cadre juridique et de statut a été faite au cours de l’atelier. Constantin Mbessa, directeur général du projet aire marine protégée, a indiqué que l’atelier a été précédé de consultations, effectuées auprès de tous les acteurs, notamment des communautés villageoises des cinq principaux villages riverains de la zone du projet (Loango 2, Matombi, Tchissanga, Bas-Kouilou 1 et Bas-Kouilou 2), ainsi qu’avec d’autres parties prenantes à Pointe-Noire et à Brazzaville. D’autres consultations des parties prenantes avaient été organisées sur les études cartographiques, socio-économiques, écologiques ainsi que l'inventaire marin et terrestre.

Au terme des échanges, le rapport sur l’étude a été adopté après amendements. Les participants à l’atelier ont opté pour un statut légal qui permet de concilier la conservation des ressources naturelles avec leur utilisation durable et raisonnée par les communautés riveraines, ce qui conférerait à l’aire protégée le statut de réserve communautaire ; la cogestion de cette aire par une gouvernance concertée et participative permettant d’appuyer la gestion locale, l’implication des communautés locales et des parties prenantes ; l’établissement d’un partenariat public-privé pour la gestion de l’aire marine protégée.

Les parties prenantes ont choisi de dénommer cette aire marine protégée « la Réserve communautaire marine de la baie de Loango». Ils ont aussi examiné et adopté l’avant-projet de décret portant création de cette aire marine. «L’adoption du rapport de l’étude juridique et statut par toutes les parties prenantes constitue l’avant dernière étape pour la constitution du dossier de classement conduisant, à terme, à la convocation de la commission nationale de classement conformément à la loi 03-2008 du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées», a souligné Constantin Mbessa.

Notons qu’avec la création de la Réserve communautaire marine de la baie de Loango, le département du Kouilou occupera le premier rang de la conservation des écosystèmes et de la biodiversité du Congo, avec quatre aires protégées (parc national de Conkouati-Douli, réserve de biosphère de Dimoneka, réserve naturelle de Tchimpounga, réserve communautaire marine de la baie de Loango) sur les seize que compte le pays, couvrant une superficie de 746 020 hectares.

 

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

1-Vue de la salle lors de l'atelier de consultation 2-La photo de famille des participants à l'atelier

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