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Tribune : sommet UE-UA, un nouveau départ pour nos deux continents forgé autour d ’une vision commune et d ’un partenariat renouvelé

Lundi 28 Février 2022 - 14:31

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Dans le contexte de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE), les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) se sont réunis à l’occasion du 6e sommet UE-UA, qui s’est tenu à Bruxelles les 17 et 18 février 2022.

Ce grand rendez-vous entre l’UE et l’UA a posé les bases d’une relation renouvelée et d’un avenir en commun, qui sera notre grand projet géopolitique. S’engager en ce sens, c’est œuvrer pour la paix et la prospérité partagées de nos deux continents voisins.

Dans leur déclaration politique finale, les deux Unions se sont accordées sur le déploiement d’un « paquet d’investissements » européens d’au moins 150 milliards d’euros, fléchés selon les besoins et les priorités exprimés par les pays africains et qui doivent permettre d’ouvrir la voie à la constitution d’une communauté de destin euro-africaine./.

I - Deux unions, une vision

A Bruxelles, des engagements ambitieux ont été conjointement adoptés par les chefs d’Etat africains et européens. Ils ont permis d’ouvrir la voie à un nouveau partenariat en faveur de la solidarité, la sécurité, la paix et le développement durable. Ce partenariat est tout d’abord fondé sur la situation géographique, la reconnaissance de l’histoire, les liens humains, le respect de la souveraineté, la responsabilité ainsi que sur le respect mutuel de l’Europe et de l’Afrique. Il est important de le rappeler. Notre ambition est de continuer de faire de l’Europe, le premier partenaire de l’Afrique.

C’est pourquoi, nous, Européens, entendons travailler de concert avec les nations africaines à l’élaboration de solutions et d’outils qui nous permettront ensemble de répondre mieux, d’une voix forte et unie, aux grands défis de demain : assurer le développement et la prospérité des deux rives de la méditerranée ; renforcer la démocratie ; lutter contre le changement climatique et préserver la paix et la sécurité communes. Pour bâtir ce futur partagé, nous œuvrerons à la construction d’un partenariat profondément renouvelé, égalitaire et solidaire pour que notre relation privilégiée se renforce, se développe et nous soit mutuellement profitable. Unis et solidaires, nous, Européens et Africains, nous pèserons sur la marche du monde.

II - Des engagements forts pour une prospérité et une sécurité partagée

1/ Une Afrique et une Europe prospères

Nos dirigeants européens ont annoncé la mobilisation « d’un paquet d’investissements » publics et privés, d’au moins 150 milliards d’euros en Afrique sur sept ans, au service de notre ambition commune et de l’Agenda 2063 de l’UA. Fléché selon les besoins et les priorités exprimés par les pays africains, ce « paquet » contribuera à la mise en place d’économies plus diversifiées, plus durables et plus résilientes. Les investissements européens porteront essentiellement sur trois volets : 1) les infrastructures, 2) la santé et 3) l’éducation, tout en tenant compte des défis mondiaux, tels que le changement climatique, le développement durable, le numérique et bien-sûr, le développement du capital humain.

2/ Une coopération renforcée en faveur de la paix et la sécurité en Afrique

D’autre part, ce partenariat renforcé mettra aussi la paix et la sécurité au cœur de ses priorités. Les menaces sont de plus en plus transnationales et de plus en plus complexes. Nous y sommes tous confrontés. Elles nous appellent à poursuivre notre lutte commune. Bien que les réponses aux problèmes africains doivent être d’abord et fondamentalement « africaines », Européens et Africains se sont accordés sur un soutien accru de l’Europe à l’égard de l’Afrique pour lutter contre l’instabilité, la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme.

Ce soutien se traduira notamment par une intensification du soutien européen aux opérations de maintien de la paix autonomes menées par les forces de défense et de sécurité africaines, ainsi que par un plus grand effort dans la formation et le renforcement des capacités et d’équipements des forces armées africaines. Faire face à ce défi majeur requiert de traiter les causes profondes des conflits, et d’aller jusqu'à la résolution effective des crises et à la construction d'une paix réelle et durable.

3/ Un renforcement de la souveraineté sanitaire de l’Afrique

La pandémie a mis en évidence nos vulnérabilités communes, notre interdépendance et donc la nécessité d'agir ensemble et de façon concertée. La lutte contre le covid-19 reste une priorité immédiate. C’est pourquoi, le premier défi pour le partenariat conclu consiste à assurer un accès juste et équitable aux vaccins. Lors du sommet, les dirigeants européens ont réaffirmé leur détermination à fournir aux pays africains au moins 450 millions de doses de vaccin, d'ici la mi-2022. D’autre part, « l'Équipe Europe » mobilisera 425 millions d'euros pour accélérer le rythme de la vaccination et soutenir la distribution efficace de doses, ainsi que la formation des équipes médicales, l'analyse et le séquençage. Il s’agit de passer ici, d’une logique de dons, à une logique de responsabilisation et de soutien à la souveraineté sanitaire de l’Afrique.

4/ Des mobilités plus denses mais plus régulées entre les deux continents

L’UE et l’UA se sont engagées à approfondir leur partenariat en matière de prévention et de lutte contre la migration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des êtres humains. Nos deux unions approfondiront leur coopération en vue de trouver des solutions durables pour les demandeurs d'asile, les réfugiés et les migrants vulnérables ayant besoin d'une protection internationale.

Les dirigeants européens et africains se sont aussi engagés à relever les défis posés par la fuite des cerveaux et à investir dans la jeunesse et les femmes, afin de favoriser leur autonomisation, le développement de leurs compétences, leur éducation et leurs perspectives d'emploi, notamment en soutenant davantage l'enseignement et la formation technique et professionnelle.

Des engagements ont enfin été pris pour accroître le développement des échanges et des mobilités professionnelles, scientifiques, culturelles et étudiantes entre l’Afrique et l’Europe.

Nous,  « Equipe  Europe », sommes  convaincus  que  seule une action multilatérale,  concertée et solidaire nous permettra d’être à la hauteur des défis de demain et de mettre fin aux problèmes qui sévissent de part et d’autre des rives de la méditerranée.

C'est un véritable contrat de paix et de prospérité qui a été adopté à Bruxelles par l’UE et l’UA, qu’il nous incombe désormais de collectivement mettre en œuvre pour co- construire notre avenir en commun et peser ensemble, unis et solidaire, sur la marche du monde.

Francois Barateau, ambassadeur de France au Congo;  Giacomo Durazzo, ambassadeur de l’Union européenne au Congo;  Luigi Diodati, ambassadeur d’Italie au Congo; Jean-Paul Charlier, chargé d’affaires en pied de l’ambassade de Belgique au Congo; Jonas Wiesenecker, chargé d’affaires de l’ambassade d’Allemagne au Congo.

 

 

L’avenir de la relation Europe-Afrique : une priorité stratégique de la présidence française de l’Union européenne

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Le Bassin du Congo, outil de lutte contre le changement climatique

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La participation au sommet UE-UA du président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a permis de soulever à nouveau les enjeux cruciaux de protection du Bassin du Congo, lors de la table-ronde « Climat » qu’il a co-présidée.

LDB

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